Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/195

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ment peut-être, il est auprès de nous, sous un déguisement, ne perdant pas une de nos paroles. Eh bien ! très sérieusement j’admire son audace, son adresse, son bonheur.

— Vous oubliez que, pour stimuler le zèle de la police, le gouvernement argentin a décidé qu’il ne paierait plus les appointements d’aucun magistrat, d’aucun policier, jusqu’au jour où Basta sera capturé ?

— Je n’oublie rien.

— Et vous admirez tout de même ?

— Sans doute. L’admiration n’est pas une question d’argent.

— Eh bien ! moi, señor, je ne l’admire pas, ce faquin qui me prive de mes appointements. Les agents de la Sûreté ne l’admirent pas davantage… Et si nous le pinçons, je vous jure bien qu’il aura fini pour toujours de mériter votre admiration.

La sortie violente de Garpanao provoqua chez son interlocuteur un accès de folle hilarité :

— Prenez-le, pendez-le, mon cher Luigi, je vous le souhaite du meilleur cœur ; car alors vous palperez, non seulement vos émoluments,