Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/203

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Elle avait été sur le point de tout lui dire, de lui jeter à la face son mépris, son horreur ; mais la crainte l’avait paralysée.

De quoi serait capable un tel homme si l’on faisait obstacle à ses projets ?

Voilà pourquoi la jeune fille était triste.

Soudain elle tressaillit.

Un homme venait de s’arrêter devant la porte de bois ajouré qui s’ouvrait sur la calle da Florida. Margarita le reconnut. C’était Hermann Flush lui-même. La pauvre enfant fit un mouvement. On aurait cru qu’elle allait s’enfuir ; mais elle domina son trouble, se contraignit à demeurer immobile, et n’eût été la pâleur dont ses traits délicats se couvrirent, nul n’eut pu soupçonner l’angoisse effrayante qui l’étreignait.

Cependant Hermann gravissait, le visage souriant, les degrés accédant du jardin à la terrasse de la véranda.

Il s’inclina gracieusement devant l’orpheline et lui tendit la main. Entre les doigts du bandit, elle posa sa main tremblante.

— Vous dormiez, ma chère ? fit-il d’un ton