Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/202

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aujourd’hui, où allait sonner cette seizième année, alors que commençaient les préparatifs du mariage annoncé, elle regardait fuir les heures avec terreur, murmurant sans cesse :

— Non, cela n’est pas possible… je ne puis épouser cet homme.

Que s’était-il donc passé ? Peu de chose.

Une lettre était tombée de la poche du juge d’instruction, lettre adressée à un sien frère résidant en Allemagne. Margarita avait trouvé ce papier froissé, l’avait lu, d’abord machinalement, puis bientôt avec une avide curiosité.

Elle avait appris ainsi que, sous le magistrat, se cachait le chef de la Maffia argentine, le Basta dont les journaux racontaient à chaque instant les sinistres exploits. Elle avait appris qu’en l’épousant, Basta cherchait seulement à se faire transférer le titre de marquis de Vilarocca. Le voleur, l’assassin, masquerait l’origine sanglante de sa fortune sous le blason des gentilshommes, frivoles parfois, imprévoyants toujours, mais nobles de cœur, d’esprit, sans honte et sans reproche.