Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/211

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señoras vous déclarent le plus joli cavalier de Buenos-Ayres.

— Mâtin ! maugréa le Savoisien, on m’a l’air rudement potinier dans ce pays.

Mais la fille suppliait derechef :

— Señor, señor, au nom de la Madone, obtenez que Geronimo m’épouse.

Quand une jolie personne prie, un jeune homme ne saurait résister. Aussi Dalbret, encore que la démarche lui parût insensée, finit-il par se déclarer prêt à se rendre au logis des parents du beau muletier.

Au fond, il était flatté de l’effet produit par sa venue à Buenos-Ayres. Lui, qui passait inaperçu dans son village, révolutionnait une grande cité.

S’il avait pu voir la chincha après son départ, il eût compris que sa célébrité ne provenait pas de ses seuls mérites. La servante, en effet, s’était prosternée devant une figurine de la Vierge, encastrée dans le mur, et elle disait avec une dévotion ardente :

— Ô Madona santa, sois bénie d’avoir permis que le noble bandit Basta veille à mon bonheur.