Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/214

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
200
FEMMES ET GOSSES HÉROÏQUES

souhait pour le voir accompli, Dalbret se rendit chez Pedrito.

Ce dernier jura sur tous les saints que désormais, ses mules et chevaux seraient séparés de ceux de son concurrent ; mais il adressa à Jean une prière qui stupéfia celui-ci :

— Autorise-moi à effectuer, avec mes animaux, les transports dans la campagne ?

— Que je… mais tout le monde a le droit de parcourir la campagne.

— Oui. Seulement, si tu m’accordes la permission, toi, plus aucun danger ne me menacera.

— Bon, s’expliqua l’émigrant, c’est une superstition locale.

Et dignement :

— Je te donne licence de parcourir la campagne avec tes mules chargées comme il te plaira.

Pedrito appuya ses lèvres sur la main du Savoisien, qui, le front haut, prenant à chaque pas un sentiment plus net de son incompréhensible importance, se dirigea vers la fonda,