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FEMMES ET GOSSES HÉROÏQUES

On ne l’avait pas trop bousculé, en somme. On allait le conduire devant un magistrat, auquel il démontrerait sans peine que lui, émigrant, arrivé la veille par le paquebot Ville-de-Bahia, il n’avait rien à démêler avec la police argentine.

Aussi attendit-il sans impatience qu’on vînt le chercher pour un premier interrogatoire. Hélas ! son attente fut longue. Elle ne dura pas moins de huit jours, huit jours de colère croissante, avec lesquels alternaient des nuits d’insomnie.

À ses reproches, à ses réclamations, le geôlier, qui lui apportait le maigre ordinaire de la prison, ne répondait pas un mot. Sans doute cet employé était muet, par ordre.

Jean devenait littéralement enragé lorsque, le matin du neuvième jour, il fut extrait de son cachot et conduit au Cabildo où l’on allait enfin l’interroger.

Dès qu’il connut le but de sa promenade, le Savoisien retrouva toute sa belle humeur. Allons, le mauvais rêve était terminé ! Il pourrait s’expliquer devant un brave magis-