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FEMMES ET GOSSES HÉROÏQUES

Basta, laissa son logis à la garde de la fille du marquis de Vilarocca.

Celle-ci l’avait félicité vivement du courage dont il avait fait preuve en ordonnant l’arrestation du maffioso. Bien plus, elle avait manifesté, ce dont le juge d’instruction s’était réjoui, la crainte que les bandits ne songeassent à venger leur chef.

Elle souriait ; ses yeux brillaient. Nul n’eût reconnu en elle la señorita tremblante, rencontrée par le prisonnier, dans les salles du Cabildo.

Mais quand l’Allemand eut quitté la maison, l’attitude de Margarita changea. Elle jeta une mantille sur ses cheveux, faisant ainsi disparaître son gracieux visage, et s’adressant d’un ton d’autorité à sa servante indienne :

— Yani, dit-elle, l’heure est venue.

— Quoi ! maîtresse Margarita, tu veux…

— Je veux pénétrer dans la prison, voir cet infortuné que le plus cruel des coupables a condamné à expier ses crimes.

— Mais on permettre pas toi voir le prisonnier.