Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/300

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drapeau ; ils ne soupçonnent pas qu’ils en auraient tout comme les autres. Ce que je dis là, qu’a l’air de la pitié pour l’Embusqué, je vais vous le faire toucher du doigt par trois petites anecdotes de femmes de cœur. Les malheureux embusqués seront les premiers à reconnaître qu’autour d’eux, on ne dévide pas le réconfort de cette langue-là.

Ouvrez les curieuses.

Une dame salue un officier. Celui-ci s’excuse de ne pas la reconnaître. Elle murmure :

— Vous ne m’avez jamais vue !… Mon salut, geste involontaire… Je suis mère de soldat.

Chez la libraire, à qui je porte le papier du Croissant, entre une dame en deuil, non seulement par sa robe, mais par sa figure, ses yeux, son attitude, tout.

Elle répand toute son âme de Française dans ces phrases d’héroïque immolation de soi-même.

— Vous savez… Ce n’est plus deux maintenant ; c’est trois. Je n’ai plus rien à donner que de l’argent ; je le donnerai.

Et la bonne petite sœur de charité, à qui le