Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/74

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tassins helvétiques. J’arrive en trombe au milieu d’eux. Je halète :

— Otage, non combattant, évadé !

Un gradé me pousse dans la cabane. Je suis sauvé.

Quoi encore. Des bruits lointains auxquels répondent des clameurs toutes proches !

Je me précipite à la fenêtre.

Bravo ! Gredel, dans une course éperdue, franchit à son tour la frontière. La brave petite est en sûreté.

Hélas ! Le Schwob ne respecte rien : Traités, frontières, humanité, honneur, sont pour lui des mots vides de sens.

Le sous-officier allemand a commandé :

— Feu !

Une nappe de balles passe avec un sifflement aigu, et, sans un cri, arrêtée en pleine course, Gredel roule foudroyée aux pieds des soldats de Suisse.

Il y a là-bas une modeste tombe où dort ma petite amie Gredel, en attendant que je puisse la ramener au pays.