Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/73

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travers du chemin que nous devons suivre.

Je m’aplatis sur la mousse roussie par le gel.

— Je vais les entraîner à ma poursuite. Le passage libre, filez à la douane suisse. Je vous rejoindrai.

C’est Gredel qui a susurré cela. Je veux la retenir. Trop tard. Elle s’est déjà perdue dans les arbres.

Des cris, des appels rauques. Les soldats schwobs ont vu l’enfant. En tirailleurs, ils se précipitent. L’exploit est digne d’eux. Dix hommes armés pourchassant une gamine sans défense.

Mais les sapins serrés masquent les poursuivants, la poursuivie.

La route est libre, comme l’a voulu Gredel. Courons à la douane suisse. J’ai confiance. Ma petite sœur d’Alsace m’y rejoindra. Elle est si adroite, si décidée.

Je descends la côte à toutes jambes. En trois bonds je franchis la route. Je passe le poteau-frontière.

À dix pas, une maisonnette, quelques fan-