Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/78

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Un brave homme et un homme brave, cet abbé Canet, semeur grisonnant d’énergie. Mes fantassins adoraient ce prêtre qui, sous l’averse des « marmites » allemandes, venait dans les tranchées de première ligne, voir si personne n’avait besoin de lui pour bien mourir.

La soutane retroussée en culotte, l’ample manteau à capuchon flottant sur ses épaules, le bonnet de police aux trois galons d’or (notre aumônier était assimilé au grade de capitaine) penché sur l’oreille, il rit de ma boutade.

— Permission de l’état-major, ma petite sœur Francine passe la journée avec son vieux frère… Et avec des provisions de bouche… des rillettes, entre autres, à forcer votre dévotion, capitaine, positivement. Donc, à midi…

— Tapant.

Tant bien que mal, plutôt mal, l’abbé Canet s’était installé dans une chaumière à peu près indemne, auprès du clocher décapité.

Avec l’exactitude la plus militaire, je me présentai à midi sonnant, à ce… presbytère