Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/79

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temporaire. Dans la salle à manger au carrelage rouge déteint, une jeune fille disposait des fleurs dans un pichet de grès ébréché.

— Ma petite sœur Francine, présente l’aumônier.

Ah ! elle lui ressemble bien, avec en plus toutes les grâces, tous les tendres coloris du teint ; mais le visage charmant est sérieux, les grands yeux bleus distillent de l’énergie.

Cette enfant de vingt ans m’intimide un peu. Elle est si différente de toutes celles dont je me souviens.

On se met à table. Mademoiselle Francine prononce à mi-voix le bénédicité. Elle remarque mon indifférence polie et gravement :

— Excusez-moi, j’aurais dû prier plus discrètement.

Sur un geste de vague dénégation, elle insiste :

— Si, si, l’ostentation est blâmable en toute chose. Elle semble vouloir marquer une supériorité.

Étrange jeune fille !

Au dessert, un planton du colonel, le ren-