Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/82

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fernal arrosage de l’artillerie a martyrisés, nous amènent à nos tranchées.

Sans incident d’ailleurs. Le vent siffle trop dans les arbres ; les Allemands n’ont pas repéré notre arrivée, bien que leur terrier soit à moins de cent cinquante mètres.

Le petit sous-lieutenant Jargue et l’adjudant Dubair sont en avant, avec les sections qui tenteront la surprise. Je reste en soutien avec les deux qui complètent la compagnie.

L’abbé Canet se partage, passant d’un groupe à l’autre.

Que le temps est long sous ces sapins qui pleurent dans la bise !

Deux heures ! Un ordre transmis par un homme de liaison. Les sections d’attaque se glissent hors de leurs tranchées, où je les remplace avec les unités de réserve… Et j’attends.

Les nôtres se sont fondus dans le noir. La nuit les a engloutis. On n’entend rien… ; des minutes passent rythmées par les battements impatients de mon cœur.

— Rien, Bravo ! Toujours rien !