Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/91

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— Amenez la prisonnière… Si c’est une espionne, ici ou ailleurs, peu importe.

Sa main, crispée inconsciemment sur l’étui-revolver qu’il porte en bandoulière, complète sa pensée.

Et moi, mon cœur bat comme après un cavalier seul.

À Belleville, on est sensible… ; ça n’empêche pas d’aller jusqu’au bout du devoir, seulement ça le rend un peu plus difficile.

C’est une coquetterie et un orgueil de le constater. Nos amis serbes, d’ailleurs, le jugent ainsi.

Mais le lieutenant revient. Deux artilleurs, sabre au clair, encadrent la prisonnière annoncée.

Je la regarde.

Une jeune paysanne, une vraie. Ses frusques ne sont pas un déguisement.

Je vois à l’air du colonel qu’il se fait une réflexion du même comptoir, car sa figure se détend.

La femme est immobile, fixant devant elle des yeux de folle. Une carapace de boue cou-