Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/253

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douceurs du bain javanais, exprimant sa satisfaction par de brèves exclamations :

Very nice… Very pretty… It's right !

Quant à Mable Grace, la face écarlate, soufflant ainsi qu’un phoque, elle clamait :

— Oh ! prenez attention, je prie… Vous chatouillez la vertébrale colonne de mon dos !

Ce qui égayait fortement la jolie veuve et ne ralentissait en rien le zèle frictionneur des servantes.

Tout a une fin ; les brunes masseuses se lassèrent. Des serviettes tièdes et parfumées débarrassèrent le corps des voyageuses de toute trace d’humidité, puis on les rhabilla.

Ce leur fut une nouvelle surprise.

Sans qu’elles y eussent pris garde, leurs vêtements européens avaient été enlevés par une invisible main, et maintenant on ceignait leurs hanches de sarongs roses, on emprisonnait leurs épaules, leur torse en d’exquises tuniques de mousseline et de soie.

À leur col, on passait des colliers précieux. De lourds bracelets d’or encerclaient leurs poignets, leurs chevilles ; dans leurs cheveux, artistement crépelés, un bandeau d’or s’enroulait, projetant en tous sens, comme une branche étalant son feuillage, des disques du précieux métal, évidés au centre dans lequel des pierres précieuses, saphirs, émeraudes, rubis, diamants, s’enchâssaient.

— Quoi est ce complet que vous posez sur ma personne ? demanda Eléna.

— C’est la tenue du palais, répliqua une jeune femme qui venait d’entrer.

— Vous parlez anglais ?

— Vous le voyez. C’est même pour cela que l’on m’a envoyée vers vous.

— Alors, il est de règle ici de porter l’uniforme que l’on nous a contraintes d’endosser ?

— Oui.

— Singulière hospitalité.

— Mais hospitalité princière. Jugez-en. Demain, quand vous partirez, vous emporterez tous les bijoux qui vous parent.

— Quoi ?

— Ils sont à vous, par le fait seul que vous les avez touchés.

Des bijoux ? Quelle femme reste indifférente à ces