Page:Ivoi - Le Serment de Daalia.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE IV

PISTE PERDUE, RETROUVÉE, REPERDUE


— Mais je ne puis demeurer dans cet carnavalesque costume, avec des médailles parmi les cheveux et un jupon rose.

— Ce n’était pas non plus un uniforme convenable pour la petite demoiselle de la compagnie de mistress.

— Je demande une voyageante robe.

Very well ! Moi aussi je demande ma robe pour le voyage.

C’est en ces termes que Mrs. Eléna Doodee et l’opulente Mable Grace apostrophèrent, à leur réveil, les bayadères qui les entouraient.

L’interprète n’était plus là.

Et les danseuses, souriantes, répondaient seulement aux Anglaises par des vocables mélodieux dont le sens échappait complètement à leurs interlocutrices.

Sans doute, les Javanaises se rendirent compte de l’impossibilité de converser avec les étrangères, car elles passèrent de la parole aux gestes.

L’une d’elles, qui n’était autre que Darnaïl en personne, saisit délicatement les poignets d’Eléna et contraignit la mignonne Saxonne à se lever.

— Bon, fit celle-ci avec condescendance, me voici sur mes pieds, droite comme un I. À présent, me rendrez-vous la robe que je réclame ?

Elle s’interrompit.