Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/238

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Mais elle ne lui ! permit pas de poursuivre :

— Allez tirer ceux qui vous intéressent du groupe de nos ennemis. En vous faisant aussi digne, aussi sincère, ils ont mérité d’être épargnés. Au nom de mon père, de mes frères, je leur pardonne !

Pour toute réponse, Jean porta les mains des deux jeunes filles à ses lèvres ; puis, retrouvant toute son énergie :

— Il est possible que la salle commune soit gardée par quelques acolytes. Je sortirai donc par la fenêtre.

— Par la fenêtre ?

— Rassurez-vous ; je suis un fort en gymnastique, et mon déguisement indien comprend un lasso, qui me permettra d’atteindre aisément le sol. Ne perdons pas de temps.

Suivi de ses interlocutrices, il gagna sa chambre.

Là, il passa en sautoir le sac contenant les ampoules d’air liquide, attacha solidement l’une des extrémités du lasso à la fenêtre.

— Je vous prierai seulement de remonter cette corde. Il est inutile que quelqu’un s’aperçoive qu’elle flotte au dehors.

— Bien.

— Vous guetterez mon retour.

— Et nous vous lancerons l’engin pour vous permettre de remonter.

— Merci.

Déjà il enjambait la fenêtre. Stella appuya la main sur son épaule :

— Vous voulez, mademoiselle ? interrogea-t-il.

Elle le regarda, les yeux dans les yeux, et de sa voix chantante :

— Je veux vous dire que nul ne me paraît plus digne d’affection et d’estime que vous.

— Bien, ma sœur, murmura Ydna.

— Oh ! mademoiselle, balbutia l’ingénieur.

Rougissante, elle fit un pas en arrière :

— Allez, monsieur Jean, et revenez vite, car je mourrai d’inquiétude en votre absence.

C’était l’aveu.

Il eut un regard de reconnaissance vers le ciel ;