Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/114

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Ouest de notre colonie, du côté de Tay-ninh. C’est un peuple agriculteur et commerçant. Je n’ai pas sur eux de renseignements particuliers.

Chinois. — Ils viennent surtout d’Haïnam et de Fo-Kien. Ils tiennent tout le haut commerce du Cambodge. Les métis qu’ils ont avec les femmes indigènes gardent beaucoup de l’apparence physique des Célestes ; mais inversement à ce qui se passe en Cochinchine et au Tonkin, où ils sont de vrais Chinois, ils ont adopté, au Cambodge, les mœurs et les croyances des Kmers. Ils sont cependant plus laborieux que ces derniers, et se livrent aux travaux des champs qu’ils préfèrent au commerce.

Portugais. — Les Portugais pénétrèrent au Cambodge à peu près vers la même époque qu’à Siam, où ils s’établirent en 1516. Ils ont laissé quelques descendants porteurs d’une kyrielle de noms ronflants, mais dont aucun ne parle la langue Portugaise. Au physique comme au moral, ce sont de vrais Cambodgiens. Le conseiller favori, le factotum du roi Noro-dom est un Da Souza Inigos, etc., descendant de Portugais.

État social du Cambodge. — Décadence de ce pays et de la race Kmer. — Quand nous imposâmes, en 1863, notre protectorat au Cambodge, ce malheureux royaume était pressé entre deux voisins plus puissants, l’Annam et le Siam qui, depuis deux cents ans, se disputaient ses lambeaux et lui arrachaient à tour de rôle ses provinces les plus fertiles. Le Cambodgien actuel est le dernier vestige d’un grand peuple, le peuple Kmer, chez lequel la religion fut toute-puissante, et le gouvernement, une monarchie absolue.

À côté du pouvoir royal et parallèlement, le pouvoir des prêtres Bouddhistes est presque absolument indépendant. Après eux, viennent les Mandarins, qui ne tra-