Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/118

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Le maître a tout pouvoir sur l’esclave, même celui du châtiment corporel, et la loi ne prévoit que le cas de blessures graves ou de mort provoquée par des brutalités trop grandes. Dans ce dernier cas, le maître peut être condamné à mort. Détail étrange : si un maître abuse de sa femme esclave, elle recouvre sa liberté avec une indemnité, à condition qu’elle puisse prouver la violence. Sous certains points, cette coutume se rapproche de la loi Mosaïque.

Habitations. — Les cases Cambodgiennes sont, comme les cases Annamites, des paillottes bâties sur les berges du fleuve, mais sur pilotis. À cause des inondations, le plancher en clayonnage est mobile, et on le monte au fur et à mesure que le fleuve fait sa crue. Les habitants d’une même localité se doivent un secours mutuel contre l’incendie, et contre les voleurs et pirates.

Costume. — Le Cambodgien porte sur le haut du corps une veste courte et étroite fermant à boutons, et se couvre la partie médiane avec un langouti qui laisse à nu les jambes à partir du genou. La femme porte un langouti comme l’homme, mais elle revêt une longue robe serrée à la taille et ouverte sur la poitrine. Elle couvre ses seins d’une écharpe de soie ou de coton, selon sa fortune. Les Mandarins portent des vêtements en soie, et leurs femmes se couvrent le buste en enroulant tout autour une longue écharpe de soie de couleur voyante. Au lieu de boucles d’oreilles, la Cambodgienne porte dans l’oreille un petit cylindre en ivoire ou simplement en bois. Tant qu’elle est jeune fille, elle possède une longue chevelure noire ou châtain foncé, mais une fois femme, elle porte, comme l’homme, les cheveux coupés courts, en brosse. Cette habitude, absolument inverse de celle des Annamites, chez qui le chignon