Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/121

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sang par ses blessures. Quand il est épuisé, les chasseurs l’achèvent. »

On avouera qu’il faut des hommes réellement braves pour attaquer le rhinocéros avec de simples bambous durcis au feu.

Religion. — La religion des Cambodgiens est le Bouddhisme, mais défiguré par de nombreuses superstitions étrangères à la doctrine du fondateur Çakya Mouni, et notamment par le culte des ancêtres, caractère commun à tous les peuples de la Chine et de l’Indo-Chine. Le Brahmanisme a laissé en outre de nombreux vestiges dans la religion Cambodgienne.

Le bonze. — Le bonze se nomme le seigneur prêtre (lue sang). C’est plutôt une fonction qu’une qualité indélébile, comme celle du prêtre dans l’Inde, car, au Cambodge, le bonze peut quitter les ordres après un temps plus ou moins long. L’esclave peut même devenir bonze, et alors il recouvre sa liberté. Les vœux des bonzes n’étant pas perpétuels, les jeunes mandarins qui aspirent aux fonctions publiques et même les princes du sang royal, viennent faire un stage d’un an dans les bonzeries. Le somdach-Préa-sang-Créach, au-dessus de la hiérarchie, est un supérieur général des bonzeries ; c’est un très haut personnage, qui va de pair avec le Roi, comme le Pape avec les monarques Européens. Les bonzes sont indépendants des mandarins et ne sont soumis qu’à un Conseil de discipline formé du Roi, du roi qui a abdiqué, du second roi et de la reine mère. On voit, par la composition de ce Conseil, la haute situation du bonze dans la société Cambodgienne.

Vie du bonze. — Il ne se livre à aucun travail manuel et, en dehors des classes de théologie Bouddhiste faites aux postulants et du service religieux, ne s’occupe qu’à la récolte des aumônes. La tête rasée complètement, revêtu