Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/122

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de son costume en coton jaune orné de broderies, le pieux fainéant circule dès le point du jour dans les villes et villages jusqu’à midi, mendiant le riz, le poisson, les fruits, le tabac, le bétel, etc., entassant tout cela dans une sacro-sainte marmite en fer-blanc qu’il porte sous le bras. À huit heures et à midi, il mange dans les bonzeries. Mais d’après leur règle, il doit jeûner le soir. Son instruction est médiocre ; entre eux la confession réciproque est obligatoire tous les quinze jours.

Ils ont comme commandements principaux, d’après M. Moura : 1o de ne rien tuer de ce qui a vie, même les poux et les puces ; 2o de ne pas voler ; 3o de ne pas se marier, de ne pas forniquer ; 4o de ne pas mentir ; 5o de jeûner après midi ; 6o de ne pas s’enivrer ; 7o de ne chanter ni danser ; 8o de s’habiller sans luxe ; 9o de ne s’asseoir ni se coucher dans un endroit trop élevé (sic) ; 10o de ne posséder ni or ni argent.

L’éléphant blanc de Noro-dom. — Le Cambodgien, comme le Siamois, a en grande vénération l’éléphant blanc. Les anciens monarques étaient obligés, comme marque de suzeraineté, d’envoyer au Siam ceux qu’on trouvait au Cambodge. Notre protectorat fit disparaître cette coutume. J’ai vu, en 1867, celui que possédait Noro-dom à Pnom-Penh.

On voit que les rois du Cambodge, comme les anciens rois Hébreux, quoique chefs absolus du gouvernement, n’ont aucun pouvoir religieux, et qu’une puissante théocratie se dresse en face d’eux.

Croyances Cambodgiennes. — Les Cambodgiens attachent beaucoup d’importance aux aumônes qu’ils font aux Religieux et entreprennent souvent la construction, à leurs frais, d’une pagode. Ce sont pour eux des mérites pour la vie de l’autre monde, afin d’arriver plus vite à l’anéantissement éternel dans le Nirvana. Ils admettent l’im-