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le droit de se laisser rechercher par d’autres, et en cas d’infidélité constatée, elle est punie absolument comme une femme adultère. Les enfants issus d’une cour trop pressante sont considérés comme légitimes.

Deux proverbes Kmers. — Il y a deux proverbes Kmers, qui donnent la note gaie sur cette cérémonie des fiançailles et la conséquence qu’elle amène généralement. « Laisser, » dit le premier, « une jeune fille seule à côté d’un garçon, c’est faire garder une plantation de cannes à sucre par un éléphant. » Or, cet animal est aussi friand de cannes à sucre, qu’un gamin de sucres d’orge. « Ne confie pas les œufs de poule au corbeau. » Le corbeau passe pour être amateur d’œufs de poule.

La mariage. — Polygamie. — Je ne décrirai pas les cérémonies du mariage, qui sont longues et compliquées.

La polygamie est en usage au Cambodge, mais seulement dans la classe riche des Mandarins, le pauvre homme du peuple en ayant assez avec une seule femme à nourrir. Le code Cambodgien admet trois femmes légitimes, dont la première, considérée comme la plus grande, thom, a été demandée et épousée suivant tous les rites traditionnels. La deuxième femme (dite épouse du milieu), n’est pas autre chose qu’une maîtresse légale, car on la demande aux parents et on la prend sans l’observation des rites traditionnels. Enfin, la troisième femme est tout simplement une concubine et généralement une jeune esclave achetée à son maître par un richard épris de sa beauté.

Rang de la première femme. — La première femme, par une singulière fiction, est réputée la mère de tous les enfants du commun mari, même quand ils sont nés des autres femmes. En raison de la dépense, on comprend que les Mandarins seuls peuvent se payer le luxe de plusieurs femmes.