Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/134

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durerait que vingt-quatre heures. Dans ce cas, l’épouse garde les présents de noce. Il est curieux de faire un rapprochement entre ces causes diverses et celles du divorce Annamite, ce qui montre qu’il y a entre les deux peuples une divergence morale très grande.

La femme qui a eu des enfants avec un mari qu’elle a quitté pour aller vivre avec un autre homme, est mise à l’amende avec ce second mari, rend tous les biens apportés par le premier, mais reste en possession du second.

Réconciliation des divorcés. — Le fait, pour deux époux divorcés, de se réconcilier en couchant ensemble, entraîne l’annulation du divorce prononcé.

Mentionnons, en passant, que le code Kmer reconnaît le régime de la communauté et celui de la séparation des biens. Il y a, dans ce code, des dispositions assez compliquées pour le partage des biens entre divorcés. Le code sanctionne également le devoir de reconnaissance des enfants envers leurs parents, et défend aux juges de recevoir une plainte d’un fils actionnant ses parents pour un billet souscrit et non payé.

Adoption. — L’adoption est également consacrée par la loi, et elle est assez commune entre gens d’âges dissemblables. Elle donne lieu à une cérémonie qui consiste à faire des offrandes aux Esprits. On considère comme de véritables enfants les adoptés et ils sont chéris autant que les véritables. Quand ils quittent le pays, ils prennent congé des parents d’adoption, qui leur offrent le bétel et l’arac des adieux. Généralement, ils n’oublient par leur famille adoptive, lui écrivent et envoient des présents. Il leur est interdit de se marier avec leurs sœurs de la famille d’adoption, avec laquelle ils n’ont cependant aucun lien réel du sang. Il y a là une restriction morale assez curieuse.