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de débarquer à Fort-de-France. C’est ainsi que j’ai passé près de trois semaines à la Martinique ; j’y suis resté encore deux semaines trois ans après, à mon retour de la Guyane.

Ce qui concerne la Martinique fera l’objet d’un chapitre particulier.

Arrivée à la Guyane. — Le nombre des médecins n’étant que strictement suffisant à la Guyane, j’eus la faveur, hors tour, de partir avant les autres passagers militaires, pour renforcer le personnel médical.

La fièvre jaune et son traitement préventif. — C’était la première fois que j’allais me trouver en face de cette redoutable maladie, sur laquelle je me propose de publier un jour des documents inédits. Pour le moment, je me contenterai de dire que, grâce à un traitement préventif mis en pratique huit jours avant mon départ de Fort-de-France, j’ai pu échapper à cinq épidémies meurtrières de fièvre jaune, tant à la Guyane que, plus tard, au Sénégal.

La recette est bien simple, et je la donne ici pour ceux de mes lecteurs qui seraient obligés d’habiter des pays où la fièvre jaune sévit :

On prend, en se mettant à table, à déjeuner et à dîner, d’abord deux, puis trois et jusqu’au total de cinq pilules de Dioscorides, soit quatre par jour la première semaine, six la seconde semaine, etc., et dix la quatrième semaine.

Au bout de la troisième semaine, on prend, concurremment avec l’arsenic, un gramme d’iodure de potassium par jour, que l’on avale dans le café ou le lait du matin.

L’action de ces deux puissants modificateurs de l’économie s’opère sans se contrarier réciproquement. L’arsenic est un médicament à longue échéance, puissant tonique qui relève les forces, favorise le jeu des poumons