Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/142

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tions, la sève est complètement épuisée et les mariages entre Créoles blancs deviennent à peu près stériles. Il n’en est plus de même quand intervient l’action revivifiante, au point de vue physiologique, du sang noir. Le Nègre est, en effet, la véritable race humaine créée pour habiter les pays chauds et malsains situés sous l’Équateur. Son mélange avec la race blanche donne à celle-ci la résistance au climat. Le produit du Blanc pur avec une Quarteronne donne le Misti, qui n’a par conséquent qu’un huitième de sang noir dans les veines. Cette faible proportion suffit pour le préserver de la plupart des maladies qui assaillent le Blanc. Celui-ci ne peut jamais sortir, au grand soleil, sans casque et parasol, tandis que le Misti circule avec un simple chapeau de paille, sans crainte aucune.

Il tient cette immunité du Nègre, qui peut impunément chauffer sa tête laineuse aux rayons de feu du soleil tropical.

La plupart des familles Créoles de la Guyane ont plus ou moins de sang noir dans les veines. Dans toute la Colonie, on ne pouvait guère citer, en 187., que cinq familles de pure race blanche indemne, par descendance directe ou par alliance indirecte, de tout mélange avec la race Nègre.

Le préjugé de la couleur. — La vraie race blanche étant en nombre si réduit, il en est résulté qu’on ne trouve pas à la Guyane le préjugé de la couleur, si développé aux Antilles. Les Blancs mauvais teint, qui forment la grande majorité des Créoles, soi-disant Blancs, ayant des parents Quarterons et même Mulâtres, ne les traitent pas avec le même orgueil, le même mépris que les Blancs purs des Antilles. Ceux-ci, se sentant assez forts pour se serrer les coudes et faire une sorte de Faubourg Saint-Germain créole, avaient jusqu’en 187. (époque de mon