Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/185

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faute d’ortolans et de grives, on mange des merles. Et ici, pour un merle, c’était un beau merle. » Rire général de l’assistance, y compris l’accusé. « Rira bien qui rira le dernier ! » dit sentencieusement le Président ; « passons à l’audition des témoins. » Les témoins étaient deux vieilles Négresses qui avaient dégagé Angola, déjà étendue sous le libéré, et presque sur le point d’être violée. Invitée à préciser la position, la première des vieilles s’exprime ainsi sans ménagement. « Li mouché blanc livé chemise Angola, li kembé (tenir) son co (corps) ; li kembé son posson avé main, et pi li poussé pou fé entré son patate Angola. Mo li tiré li. Kembé li par son cuisse, li sale mouché, li craché son posson son jus su vente (ventre) Angola. — Il était temps, » dit le président, « de le retirer ; alors vous avez vu, témoin, le sperme du libéré jaillir sur les appas de cette jeune Angola ? —Mo conai pas, mo dit, jus son posson craché su vente Angola. — Vous tenez au jus du poisson répond le facétieux B*** ; « sachez que ce poisson ne se cuit jamais pour être mangé, et qu’il se mange cru à la sauce blanche. »

L’autre témoin était arrivé juste quand le libéré s’était relevé de dessus la Négresse, et avait simplement constaté « son posson, li du, et li bout rouge comme machine à chien même. — Comment avez-vous pu constater, » dit le Président « s’il était dur ou mou ? vous n’y avez pas porté la main, et alors vous ne devez pas essayer d’égarer la justice par des appréciations purement fantaisistes. » Puis s’adressant à l’accusé. « Vous avez commis là un acte que je ne veux pas qualifier. Je sais bien que la faim fait sortir le loup du bois, mais ce n’était point une raison suffisante pour salir la chemise blanche de cette Négresse. » Et le pauvre accusé en eut pour ses quarante ans de travaux forcés.

Les ϰουιλλες (couilles) du bœuf. — Une autre fois le Conseil