Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/209

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l’âge de quinze ans, ils se rendent à Saint-Louis, à nos postes, à nos escales. Là, ils accaparent les emplois indigènes les plus lucratifs, les places les mieux rétribuées, et autant que possible celles qui exigent le travail le moins pénible.

» La presque totalité des matelots indigènes (laptots), qui composent au Sénégal l’armement de nos avisos et des chalands des négociants sont Sarrakholais. Les meilleures places de domestiques, de maîtres d’hôtel, d’employés indigènes de commerce, à Saint-Louis, sont occupés par des Sarrakholais. Sur les seize capitaines de rivière, sorte de pilotes dont la situation est très enviée des indigènes, en raison des avantages de toute sorte qu’elle rapporte, quatorze sont Sarrakholais. En revanche, on ne trouve pas un homme de cette race parmi les spahis, et à plus forte raison, parmi les tirailleurs Sénégalais : le service y est trop dur, la solde trop faible. »


D’après le colonel Frey, le peuple Sarrakholais formait, il y a quelques siècles, un vaste Empire au cœur du Soudan, empire dont les débris sont aujourd’hui épars sur le Continent Africain sous les noms de Soninkés, Markankés et Sarrakholais. On en trouve à la fois sur la rive droite et la rive gauche du Sénégal. Nous avons tenu à donner in extenso cette citation, car elle est la réfutation la plus complète du sophisme de la civilisation du Noir du Sénégal par le Blanc.

La civilisation du Blanc est sans action sur le caractère du Noir. — On a vu en 1885-86 la race la plus intelligente, celle des Sarrakholais, en pleine prospérité matérielle, prospérité qu’elle devait en partie à la civilisation Européenne, se lever contre elle comme un seul homme, sur les derrières de la petite colonne Française engagée dans le Haut-Soudan contre Samory. Dans