Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/210

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les rangs des révoltés se trouvaient en première ligne d’anciens laptots et employés des négociants de Saint-Louis. D’autre part, cette race connaît l’aversion du Toubab pour tout ce qui touche à l’esclavage, cette plaie de l’Afrique, et le Sarrakholais, qui a souvent vécu dans l’intimité du Blanc, n’hésite pas à se faire marchand d’esclaves. Le fanatisme musulman est pour beaucoup dans la haine qu’il éprouve contre le Blanc chrétien.

Je compléterai la description anatomique du Sarrakholais dans le chapitre relatif à l’organe de la génération dans la race Noire.

Les Kassonkés. — Une autre race d’origine Sémitique, mais plus abâtardie, par son croisement avec le Noir autochtone, est la race Kassonké. Les Kassonkés, ou Kassonkais, sont de grands et beaux hommes, aussi forts et aussi robustes que les Yolofs, dont ils se rapprochent seulement à ce point de vue, car ils sont paresseux. Ils habitent le Natiogo, le Kasso et le Soyo, sur la rive gauche du Haut-Sénégal. Le costume des hommes est assez original : il mérite une description particulière. Comme coiffure, ils ont une sorte de petit bonnet à deux visières pointues qu’ils portent sur le côté, comme nos soldats leur képi. Ils ont un pantalon bouffant à la mode des zouaves, mais plus court et plus ample. Leur costume est complété par un petit boubou tombant jusqu’à mi-jambes. Ce costume, fabriqué en étoffes du pays, est teint en jaune ou en brun. Les femmes sont très jolies, tant qu’elles sont jeunes, mais elles se font, avec de la teinture d’indigo, des piqûres violettes aux lèvres et aux gencives.

Le Kassonké est loin d’être brave comme le Sarrakholais. Il est généralement voleur, paresseux et ivrogne. En sa qualité d’ivrogne, il n’aime pas une religion dont un des principaux préceptes est l’abstention des liqueurs