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nirs en étaient présents à tous les esprits, et j’ai pu recueillir nombre de renseignements de la bouche de témoins oculaires, dignes de foi.

Afin de ne pas allonger ce travail outre mesure, je passerai sous silence ce qui concerne les Européens en Nouvelle-Calédonie, sauf les pensionnaires de la Transportation, qui ont des mœurs spéciales.

Caractères anthropologiques du Canaque Néo-Calédonien. — La Nouvelle-Calédonie a été colonisée par le Nègre Mélanésien, d’abord, et a reçu ensuite un apport d’une race supérieure, la race Maorie. Selon l’infusion plus ou moins grande du sang Maori, variable selon les tribus, le teint varie sensiblement du noir fuligineux au chocolat et au bronze Florentin sombre, à reflets cuivrés. C’est sur la côte orientale que l’on trouve surtout les tribus de couleur claire. Le Canaque est donc plutôt un métis de Nègre qu’un Nègre véritable, et, lors même que son teint est le plus foncé, il est impossible de le confondre avec le Nègre d’Afrique. En effet, sa tête diffère notablement de celle de l’Africain. Elle est asymétrique, l’angle facial est plus ouvert, le front est découvert, haut, étroit et convexe. Le crâne est aplati en travers, surtout à la région temporale. Il est recouvert d’une chevelure laineuse plus raide et moins frisée que celle du Nègre et qui se tient souvent hérissée, ce que ne fait jamais la toison du premier. Les yeux sont largement ouverts, mais la conjonctive, souvent injectée de filets de sang, donne au regard une expression farouche. Les pommettes sont légèrement saillantes, la mâchoire prognathe. Les lèvres sont assez grosses et renversées, la bouche largement fendue, les dents bien alignées et superbes. Le Canaque a presque toujours des moustaches, et souvent une barbe bien fournie, ce qui est rarement le cas de l’Africain. La