Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/279

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couleur des cheveux et des poils est noir foncé, mais on trouve souvent des sujets qui ont cheveux et barbe d’un beau roux de cuivre, aussi franc et aussi net que chez un Européen.

C’est surtout par l’exactitude de proportions et la régularité des formes du corps que brille le Néo-Calédonien. Cette race est généralement élancée et svelte ; jamais l’embonpoint de l’Européen ne vient vulgariser ses formes. Les bras et les jambes ne sont pas d’une longueur disproportionnée comme chez le Nègre. Les muscles, fondus dans la chair pendant la jeunesse, ressortent en saillie vigoureuse dans l’âge viril ; ceux des bras sont souvent aussi développés que chez un robuste Européen ; ceux des cuisses et des jambes le sont moins, mais ils sont secs et nerveux. Le Canaque est infatigable à la marche, alors surtout que le plaisir ou la passion l’anime.

La Popinée Canaque. — C’est le nom que l’on donne, en Nouvelle-Calédonie, à la plus belle moitié du genre humain, qui est, dans ce pays, la plus laide incontestablement. Il existe, en effet, une différence frappante entre les deux sexes, sous le rapport de la beauté ; on a presque envie de se demander si le Canaque mâle n’a pas le droit de considérer une semblable compagne comme beaucoup au-dessous de lui, ou si c’est au contraire le degré d’avilissement dans lequel vit la femme qui l’enlaidit ainsi. La chevelure des femmes est courte et crépue, en forme de bombe, comme la chenille du casque d’un Bavarois. Quand elle est jeune fillette, on peut encore jeter un regard sur la Popinée. Les seins, de forme ogivale, sont durs et, quoique en général svelte, ses formes sont assez arrondies et sa peau fine et douce. Mais cette fugitive floraison n’a que la durée d’un éclair, et la Popinée se flétrit bientôt sous la rude existence qui lui est faite par la vie sauvage. La peau se sèche, les cicatrices dont elle