Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/304

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plus grand modèle. Je n’exagère pas en disant que le vagin pouvait recevoir un pénis de la grosseur d’une demi-bouteille de champagne. J’attribue cette déformation à ce que, très peu de temps après l’accouchement, et quand les parties génitales n’ont point encore eu le temps de revenir à leur état normal, la femme est obligée de subir à nouveau les approches du mâle. Le vagin, n’ayant pu reprendre sa consistance normale, reste dilaté par un effet absolument mécanique.

Punition originale de l’adultère. — On pourrait croire qu’avec le métier incessant de vendeuse ou plutôt de procureuse d’amour qu’elle fait presque chaque nuit, la Popinée, rassasiée des plaisirs du coït, ne commet jamais le délit d’adultère. Ce serait compter sans la fantaisie et le caprice du cerveau féminin. L’adultère existe, et il est puni d’une manière originale, qui est, je crois, unique dans le monde entier.

Quand une femme est convaincue d’adultère, le Chef la condamne à périr de la même manière qu’elle a commis la faute. Je m’explique. La femme est attachée dans une case, de telle façon qu’elle ne puisse bouger. Ses mains sont liées derrière le dos, ses jambes repliées contre ses cuisses, et, à l’aide d’un lien qui passe autour de la cuisse et de la jambe, lien qu’on attache ensuite à celui des bras et des mains, la femme, jetée sur le dos, écarte les cuisses et montre béante l’ouverture de la vulve. La description n’est peut-être pas très nette : il faudrait une photographie pour bien montrer et préciser la position. Mais je ne connais pas de photographe qui ait pu prendre une pareille épreuve, car je raconte d’après les confidences de Kaké, le Chef de Canala. Ainsi mise dans l’impuissance de bouger, la femme est livrée aux jeunes guerriers de la tribu, qui entrent à tour de rôle dans la case. Les hommes dansent le pilou-pilou, en attendant leur