Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/319

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les demande. Il leur apporte la liberté au bout de son phallus : c’est tout ce qu’on lui veut.

Le poste militaire de Bourail. — Le couvent est situé à mi-côte d’un petit mamelon de cinquante mètres de hauteur, sur le sommet duquel est bâti le poste d’infanterie de Marine. Des palissades du poste, on plonge par-dessus les murs dans l’intérieur du couvent, et l’on peut presque correspondre verbalement. Ces dames mettaient littéralement sur les dents le personnel du poste. Malgré les rondes les plus strictes, et une punition de trente jours de prison du Commandant Militaire, toutes les nuits les soldats découchaient par escouades entières, pour escalader les murs du couvent. Ces dames leur envoyaient des cordes, quand les troupiers n’avaient pas d’échelle. La sœur tourière, qui avait dans sa poche la clef de la grande porte, et les pauvres nonnes, qui dormaient dans leurs petites cellules, ne se doutaient guère des scènes lubriques qui se passaient dans tous les coins du couvent. Rien n’y faisait. La conduite des militaires était si connue que, tandis que dans tous les autres postes de la Colonie, on ne relevait qu’une fois par an le personnel, il fallait relever celui de Bourail tous les trois mois. Généralement, tous les soldats avaient un mois de prison à faire en arrivant à Nouméa, pour escapades nocturnes.

Le calot du général. — Un jour, un général inspecteur des troupes descendait du poste, après sa revue. Les donzelles étaient aux fenêtres du dortoir, pour voir passer le cortège des autorités militaires. Au moment où le général passait sous les murs du couvent, il fut interpellé en ces termes, par une pensionnaire des sœurs : « Tu sais, t’as beau avoir un beau calot brodé, t’as pas une tête aussi chic que mon petit clairon du poste. » En fait