Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/340

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L’ordonnance avoua sa présence et prétendit que, pendant qu’il faisait l’amour dans une position anormale, le Canaque avait pénétré dans la chambre par la fenêtre entr’ouverte et, profitant de l’état commun d’ivresse où il se trouvait avec la Popinée, aurait pris celle-ci par derrière, sodomitiquement. La vérité, avouée par mon Canaque, c’est que pendant qu’il se livrait à cette opération, il y avait encore en mouvement deux autres Européens dépravés, dont l’un n’était autre que le caporal d’infirmerie, un enfant de la bonne ville de Marseille.

L’affaire n’eut pas de suite ; ce bon Docteur ne voulut pas porter plainte au Colonel, de crainte du ridicule, et se contenta de renvoyer l’ordonnance et de faire changer le caporal-infirmier sous un prétexte quelconque. Je fis conduire un soir la Popinée chez moi par un Canaque, et je constatai sur elle des traces indéniables de pratiques Sodomitiques.

Sodomie. — La Popinée Néo-Hébridaise n’éprouve pas, comme la Négresse d’Afrique, l’horreur du vice de Sodomie. Celle dont je viens de raconter l’histoire n’était pas la seule et, quand je donnais mes soins aux femmes engagées, il m’arrivait assez souvent d’en trouver présentant les signes de la Sodomie invétérée.

Pédérastie. — Les jeunes engagés Néo-Hébridais trouvent difficilement, à Nouméa, l’occasion de satisfaire leurs passions amoureuses. Les femmes de leur race leur préfèrent le Blanc, qui leur rapporte profit et plaisir. Quant aux femmes de race blanche, autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Le jeune Néo-Hébridais, sans un sou vaillant, n’a pas l’espoir d’être aimé pour lui-même, car il est un objet de dégoût, même pour la libérée ou pour la femme d’ancien transporté, qui ne