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Je parlerai des Arioïs dans le Chapitre des perversions de l’amour.

Le maraé. — Le maraé, temple sacré, offre des ressemblances avec les autels des druides Gaulois, de même que l’on peut faire un rapprochement curieux entre le rôle analogue du Faaoura-Pouré et du druide, dans leurs sociétés respectives. Il consistait en un parallélogramme terminé, à l’une de ses extrémités, par une pyramide de pierre entourée d’arbres sacrés. Une espèce de plateforme en bois, montée sur quatre pieds, formait le fata, ou autel : là, on offrait la victime ou l’on déposait le cadavre des chefs. Dans le maraé, on voyait, taillées par le ciseau inexpérimenté de la sculpture Tahitienne, les toos, images des Atouas.

Sacrifices humains. — Pour gagner la faveur divine, on avait recours, assez souvent, aux victimes humaines offertes en offrande. Doux jusque dans l’horreur de ces sacrifices, les Tahitiens tuaient à l’improviste les malheureuses victimes désignées par les prêtres. À l’époque où l’anthropophagie régnait, on mangeait les victimes, et l’œil était le morceau favori du Roi, d’où le nom d’Aimata (mange-œil) qu’ont porté plusieurs personnes de souche royale. Cook assista à un sacrifice humain. Mais ils ont cessé dès le commencement du siècle, et depuis qu’en 1820 Pomaré II abjura la religion de ses pères, la vieille religion Tahitienne est bien morte, comme la race Maorie est en train de mourir.

Fin de la civilisation Tahitienne. — Toute cette organisation féodale a disparu, sous l’influence de la civilisation Européenne, représentée par le fanatisme religieux des missionnaires Anglais. Le code pénal et religieux de Pomaré II a été rédigé par des Anglais ayant la prétention d’imposer des mœurs et des coutumes