Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/386

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tegazza qui a fait de la question une étude spéciale dans son Hygiène de l’amour.

« Dans ces Éléments d’Hygiène, » dit-il, « j’ai obéi aux exigences statistiques de mes lecteurs, et j’ai donné, moi aussi, mon règlement d’amour. J’ai écrit que, entre vingt et trente ans, l’homme robuste peut impunément sacrifier à Vénus trois ou quatre fois par semaine, que de trente à quarante-cinq ans il doit suivre le précepte de Luther :

In der woche zwier
Macht des jahren hunder vier.
Das schadet iveder dir noch mir.

Passé quarante-cinq ans je disais qu’un rapprochement et même moins par semaine devait suffire, et je voulais que dans la première puberté la mesure du plaisir fût la même. Prenez ce règlement hygiénique pour ce qu’il vaut et souvenez-vous que ces chiffres, trop élevés pour beaucoup, ne le sont pas assez pour d’autres. Rien n’est plus capricieux que le besoin d’aimer chez les différents individus ; après le cerveau, il n’y a rien de plus variable que le testicule chez l’homme.

» Voici quelques faits que j’ai recueillis et qui peuvent donner une idée des limites extrêmes de la puissance chez les hommes de notre race. Un mouleur en plâtre, aimait trois ou quatre fois par jour, même à cinquante ans. J’ai connu un Romagnol de cinquante ans environ, terreux, aux traits de satyre, d’une santé délabrée, qui dans sa jeunesse approcha une fois dix-sept femmes en un jour. Pendant des mois et des mois il put continuer à le faire deux et trois fois par jour. Un jeune Argentin vécut pendant un an avec une jeune femme et se livrait au plaisir deux fois par jour. Une femme de Zurich fut possédée par un seul homme dix-huit fois en une nuit.