Page:Jean Charles Houzeau - La terreur blanche au Texas et mon évasion, 1862.djvu/63

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loi que je proteste. Le consul anglais, à New Orléans même, a fait sortir des compagnies tous ceux de ses nationaux qui ont eu recours à lui : il a exigé et obtenu quarante-deux radiations en un seul jour. Le consul anglais de Galveston, M. Lyon, dont se réclamaient les Irlandais qui avaient fait la demande de naturalisation, mais qui n’avaient pas encore été déclarés Américains, a répondu : « Quiconque est né sur le sol britannique, et n’est pas complètement naturalisé au Texas, a droit à la protection consulaire pour lui, sa femme, ses enfants et ses propriétés. J’entends qu’il jouisse de toutes les immunités qui lui sont accordées par le droit des gens et par les traités, notamment de l’exemption du service militaire.»

Comparons à ce langage la lettre de M. Deynoodt de Tilly. La prise d’armes générale « est juste, dit notre consul, car en tant qu’on vous protége, vous êtes obligé de protéger les autres.» Le lecteur a vu comment nous étions protégés sur la frontière. « Je vous ferai remarquer, dit encore notre consul, que ce service ne touche en rien à la nationalité. On ne perd son droit de citoyen belge qu’en tant que l’on serve sous un autre drapeau, c’est-à-dire que l’on soit soldat d’une armée régulière étrangère.» — Appartenir à un régiment employé au service actif, en temps de guerre, n’est-ce pas servir sous le drapeau du pays dont le régiment porte les enseignes? Peut-on faire, en pareil cas, une distinction tirée du mode de recrutement, une distinction entre les corps francs ou la milice mobilisée? Marchant sous le même chef, vers le même but, n’appartiennent-ils pas également à l’armée active? J’irai plus loin. Je dirai qu’en Amérique,