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ARGUMENT ANALYTIQUE

DE L’HOMÉLIE EN FAVEUR D’EUTROPE.




Eutrope, d’abord esclave, était devenu ministre de l’empereur Arcadius, et gouvernait sous son nom l’Orient. Rival de Rufin, il le fit disgracier, exila les principaux personnages de la cour, et persécuta sans relâche les chrétiens. Sourd aux sages conseils du vertueux Chrysostome, il se prépara une chute rapide. Une de ses créatures, Gainas, et l’impératrice Eudoxie, qu’il avait fait épouser à Arcadius, se mirent à la tête d’un parti nombreux, et soulevèrent contre lui le peuple et les soldats, également exaspérés par sa tyrannie. Proscrit par l’empereur, Eutrope se réfugia dans une église d’où le peuple voulut l’arracher ; c’est alors que Chrysostome, qui lui devait son élévation à l’épiscopat de Constantinople, prononça pour le sauver un de ses discours les plus éloquents. Les meurtriers se retirèrent ; Eutrope sortit peu après de son asile, mais il fut bientôt saisi et eut la tête tranchée à Chalcédoine, en 399.

Cette homélie, sauf quelques traits de mauvais goût, qui sont de l’époque, est regardée à juste titre comme un des chefs-d’œuvre de l’éloquence.