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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/111

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HOMÉLIE XVI.


C’EST POURQUOI NOUS SOMMES CONSOLÉS DE VOTRE CONSOLATION ; MAIS NOUS NOUS SOMMES RÉJOUIS PLUS SURABONDAMMENT ENCORE DE LA JOIE DE TITE, PARCE QUE SON ESPRIT S’EST REPOSÉ, GRACE A VOUS TOUS. (VII, 13, JUSQU’A VIII, 6)

Analyse.


  • 1. L’apôtre se réjouit de la charité qui anime les fidèles de Corinthe. – Il les a trouvés louables dans toute leur conduite, et il espère tout d’eux.
  • 2. Il leur cite pour les exciter l’exemple des Macédoniens, dont la joie a été grande au milieu des tribulations, et dont les aumônes ont été abondantes.
  • 3. Les Macédoniens ont été en même temps plein de docilité ; saint Paul envoie Tite aux Corinthiens pour que ceux-ci ne le cèdent en rien aux Macédoniens. – Éloge de Tite.
  • 4. L’aumône est une bonne couvre plus méritoire que le rappel des morts à la vie. – Pour être véritablement l’aumône, elle doit être désintéressée.


1. Voyez encore une fois comme il exalte leurs louanges, et comme il montre leur charité. Après avoir dit qu’il a été joyeux que sa lettre ait produit un si grand résultat, et qu’ils en aient tiré tant de profit : « Je me réjouis, non pas de ce que vous avez été affligés, mais de ce que cette affliction vous a conduits à la pénitence (9) » ; après avoir montré son affection pour eux : « Et si je vous ai écrit », dit-il, « ce n’est pas à cause de l’auteur de l’injure, ni à cause de celui qui l’a reçue, mais c’est afin de manifester à vos yeux notre zèle pour vous (12) » ; il ajoute un autre signe de leurs bonnes dispositions qui leur fait beaucoup d’honneur, et qui montre combien leur charité est sincère : « Dans votre consolation », dit-il, « nous nous sommes réjouis plus surabondamment encore de la joie de Tite (13) ». Pourtant, ce n’est pas le fait d’un homme qui les aime beaucoup, de se réjouir de ce qui arrive à Tite plutôt que de ce qui leur arrive. Si fait, nous dit l’apôtre ; car je ne m’en suis pas tant réjoui pour lui que pour vous. Et c’est pourquoi il en donne ensuite la cause en ces termes : « Parce que son cœur s’est reposé, grâce à vous tous ». Il n’a pas dit : Lui, mais : « Son cœur », c’est-à-dire, sa charité pour vous : Et comment s’est-il reposé ? « Grâce à vous tous ». Et en effet, c’est encore là un fort grand éloge. « Car si je me suis glorifié de vous en quelque chose auprès de à lui (14) ». Grand éloge pour les disciples que leur maître se glorifie d’eux ! « Je n’ai pas n’en », dit-il, « à en rougir (14) ». Je me suis réjoui, veut-il dire, de ce que vous êtes devenus meilleurs, et de ce que vous avez confirmé mes paroles par vos œuvres. De sorte que c’est pour moi un double honneur, puisque vous avez fait des progrès, et que moi, on a vu que je ne m’écartais pas de la vérité. « Mais de même que nous vous avons toujours parlé avec vérité, ainsi quand nous nous sommes glorifié de vous auprès de Tite, cela s’est trouvé conforme à la vérité (44) ». Ici, l’apôtre nous donne encore autre chose à entendre ; de même que tout ce que nous vous avons dit a été selon la vérité, car il est naturel qu’il leur ait fait aussi beaucoup d’éloges de Tite, ainsi les choses que nous avons dites à Tite sur votre compte, ont été trouvées vraies. « Et ses entrailles ressentent pour vous une tendresse bien plus vive (15) ». Ces paroles sont d’un homme qui leur recommande Tite comme ayant pour eux une ardente charité, et leur étant extrêmement attaché. Et il n’a pas dit : Sa charité, mais : « Ses entrailles ». Puis,