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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/178

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la gloire qui vient des hommes, attachons-nous à l’amour et à la concorde. C’est ainsi que nous obtiendrons les biens présents et les biens à venir ; puissions-nous tous entrer dans ce partage, par la grâce et par la honte de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la puissance, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXVIII.


SOIT, JE NE VOUS AI POINT ÉTÉ A CHARGE MOI-MÊME, MAIS ÉTANT ARTIFICIEUX, J’AI USÉ D’ADRESSE POUR VOUS SURPRENDRE. MAIS ME SUIS-JE SERVI DE CEUX QUE JE VOUS AI ENVOYÉS POUR BÉNÉFICIER SUR VOUS ? J’AI PRIÉ TITE DE VOUS ALLER TROUVER, ET J’AI ENVOYÉ AVEC LUI UN DE NOS FRÈRES. TITE S’EST-IL ENRICHI À VOS DÉPENS ? N’AVONS-NOUS PAS SUIVI LIT MÈNE ESPRIT ? N’AVONS-NOUS PAS MARCHÉ SUR LES MÊMES TRACES ? (XII, 16, 17, 18, JUSQU’A LA FIN DU CHAPITRE)

Analyse.

  • 1. Réponse de saint Paul à ceux qui pourraient lui objecter que, s’il n’a rien voulu recevoir par lui-même, il a reçu par l’entremise de ses disciples.— Il en appelle, en ce qui concerne ses envoyés, au témoignage des Corinthiens eux-mêmes.— Du zèle parfaitement désintéressé de l’Apôtre pour l’édification des fidèles.— Comment il les réprimande ; plus ses paroles sont sévères, plus, en môme temps, elles sont tempérées par l’affection.
  • 2. L’orgueil envieux, cause principale de tous les dérèglements.— La fornication n’est pas la seule impureté ; toute espèce de péché souille l’âme.— De là, la faiblesse des pécheurs qui perdent facilement contenance devant les hommes irréprochables.— Achab, devant Elie ; Hérode, devant saint 1Jn.
  • 3 et 4. Le vice ne peut soutenir l’aspect de la vertu, il la redoute.


1. Il y a certes une grande obscurité dans ces paroles, mais ce n’est pas sans dessein ni raison que l’apôtre s’exprime ainsi. II s’agissait d’argent, de justification dans des questions de ce genre, et Paul enveloppe d’une certaine ombre ce qu’il veut dire à ce sujet. Qu’entend-il par ces paroles ? Il vient de dire : Je n’ai rien voulu recevoir, et je suis prêt en outre à donner, à faire des dépenses ; il y a beaucoup de protestations de cette nature, et dans sa première lettre, et dans celle-ci. Maintenant, il dit quelque chose de plus ; il a l’air de prévenir une objection « et de la résoudre. Ce qu’il dit revient à ceci. Je n’ai fait aucun bénéfice sur vous. Mais peut-être me dira-t-on que si je n’ai rien reçu par moi-même, comme je suis artificieux, je me suis arrangé de manière que ceux que j’ai envoyés, vous ont de mandé en leur propre nom quelque chose, que j’ai fort bien reçu par leur entremise, que j’ai sauvé les apparences, que je n’ai rien reçu par moi-même, mais que j’ai reçu par le moyen des autres. Eh bien ! non ; personne ne saurait tenir ce langage ; et vous êtes mes témoins.—Voilà pourquoi il présente sa pensée sous forme d’interrogation : « J’ai prié Tite de vous aller trouver, et j’ai envoyé avec lui un de nos frères. Tite s’est-il enrichi à vos dépens ? » N’a-t-il pas marché comme moi ? C’est-à-dire, Tite lui aussi, n’a rien reçu. Vous voyez jusqu’où s’étendent les preuves de sa rigidité ; non seulement il s’est conservé personnellement sans reproche, il n’a rien reçu ; mais il a discipliné ses envoyés de manière à ne pas donner, par eux, la moindre prise à ceux qui voulaient le trouver en défaut. Il y a