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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/239

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à nous-mêmes et aux autres, chassons de notre âme tous les vices et embrassons la vertu. Par là nous obtiendrons les biens futurs. Puissions-nous tous y parvenir par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ avec qui la gloire, l’honneur, la force appartiennent an Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE VII.


QUOI DONC ? SOMMES-NOUS AU-DESSUS D’EUX ? NULLEMENT. CAR NOUS AVONS CONVAINCU LES JUIFS ET LES GRECS D’ÊTRE TOUS SOUS LE PÉCHÉ SELON QU’IL EST ÉCRIT : PAS UN SEUL N’EST JUSTE ; IL N’Y A PERSONNE QUI COMPRENNE, IL N’Y A PERSONNE QUI CHERCHE DIEU. TOUS ONT DÉCLINÉ, TOUS SONT DEVENUS INUTILES ; IL N’EN EST PAS UN QUI FASSE LE BIEN, IL N’EN EST PAS MÊME UN SEUL. LEUR BOUCHE EST UN SÉPULCRE OUVERT, LEUR LANGUE UN INSTRUMENT DE FRAUDE ; UN VENIN D’ASPIC EST SOUS LEURS LÈVRES ; LEUR BOUCHE EST REMPLIE DE MALÉDICTION ET D’AMERTUME ; LEURS PIEDS SONT VITES POUR RÉPANDRE LE SANG ; LA DESTRUCTION ET LE MALHEUR SONT DANS LEURS VOIES, ET LA VOIE DE LA PAIX, ILS NE L’ONT PAS CONNUE ; LA CRAINTE DE DIEU N’EST PAS DEVANT LEURS YEUX (III, 9-18, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE)

Analyse.

  • 1. Tous les hommes ont péché et ont besoin de la grâce de Dieu.
  • 2. La justice de Dieu s’est manifestée sans la loi et par la foi dans tous ceux qui ont cru.
  • 3. Ne rejetons pas cette justice, nous y trouverons deux avantages : le premier, qu’un si grand bien nous coûte fort peu, puisque nous n’avons qu’à croire ; le second, que c’est un bien que Dieu nous offre à tous dans sa munificence. – Les Juifs ne peuvent plus se glorifier d’aucun avantage sur les autres nations.
  • 4. L’homme est justifié sans les œuvres de la loi mosaïque, il est raisonnable qu’il en soit ainsi, car Dieu n’est pas seulement le Dieu des Juifs, mais le Dieu de tous les hommes. – La foi néanmoins ne détruit pas la loi, au contraire, elle la complète. – La loi a préparé la voie à la foi, et la foi a rempli le but de la loi.
  • 5-8. Mais puisque nous savons qu’outre la foi qui nous justifie, nous avons encore besoin d’une bonne vie, rendons-nous dignes d’un don si précieux en conservant entre nous une charité naturelle. – Éviter l’envie, fléau de l’Église. – Faire l’aumône.


1. Il a accusé les Gentils, il a accusé les Juifs ; il était naturel qu’il parlât ensuite de la justice par la foi. En effet, si la loi dé nature n’a servi à rien, si la loi écrite n’a, pas servi davantage, si toutes les deux ont tourné au détriment de ceux qui n’ont point su en user et sont devenues pour eux la cause de plus grands châtiments : le salut par la grâce était donc nécessaire. Parlez-en donc, Paul, et faites-le nous voir. Mais il n’ose pas encore, se défiant de la violence des Juifs ; il en revient alors à les accuser, et en premier lieu introduit pour accusateur David, qui expose longuement ce qu’Isaïe, a exprimé en peu, de mots. Par là il leur met un frein puissant qui les empêchera de regimber ; en sorte que, déjà contenus vigoureusement par les accusations des prophètes, pas un de ses auditeurs ne puisse se soustraire à ce qu’il va dire sur la foi. Le prophète pose d’abord trois points extrêmement graves : tous ont fait le mal ; ils l’ont fait d’une manière absolue, sans mélange de bien, ils l’ont fait de toute l’étendue de leur pouvoir. Et pour qu’ils ne disent pas : Que nous importe, si cela s’adresse à d’autres ? Il ajoute : « Or, nous savons que tout ce que la loi dit, elle le dit à ceux qui sont sous la loi… (19) ». C’est pourquoi après Isaïe, qui,