Aller au contenu

Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mais non dans le même sens. Si donc, nous dit-il, nous avons été entés en sa mort, nous le serons aussi en sa résurrection ; il parle ici de sa résurrection future. Plus haut, quand il parlait de la mort et qu’il disait : « Ignorez-vous, mes frères, que nous tous qui avons été baptisés dans le Christ, nous avons été baptisés en sa mort ? » il ne s’est point expliqué clairement sur la résurrection, mais seulement sur le genre de conduite à tenir après le baptême, prescrivant de marcher dans une vie nouvelle ; c’est pourquoi reprenant ici le même sujet, il nous annonce enfin la résurrection future. Et pour vous convaincre que c’est bien de cette résurrection qu’il s’agit, et non de celle par le baptême, après avoir dit : « Si en effet nous avons été entés en la ressemblance de sa mort », il n’ajoute point : Nous le serons en la ressemblance de sa résurrection, mais bien : « En sa résurrection » ; de peur que vous ne disiez « Comment ressusciterons-nous comme lui, si nous ne sommes pas morts comme lui ? Quand il a parlé de la mort, il n’a pas dit : Entés en sa mort, mais : « En la ressemblance de sa mort » ; puis quand il parle de la résurrection, il ne dit pas : En la ressemblance de sa résurrection : mais, nous le serons en sa résurrection même. Il ne dit pas non plus : Nous avons été, mais : « Nous serons », indiquant encore une fois par cette expression qu’il s’agit de la résurrection future, de celle qui n’a pas encore eu lieu. Et voulant rendre sa parole digne de foi ; il parle ici de la résurrection qui précède la dernière, afin de vous faire croire à celle-ci par celle-là. Car après avoir dit que nous serons entés en sa résurrection, il ajoute : « Sachant bien que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit, détruit », indiquant en même temps la résurrection future et sa cause, il ne dit pas : A été crucifié, mais : « A été crucifié avec lui », rapprochant ainsi le baptême de la croix. Aussi disait-il plus haut : « Nous avons été entés en la ressemblance de sa mort, afin que le corps du péché soit détruit », appliquant cette expression, non à notre corps, mais à toute espèce de vice. En effet comme il donne le nom de vieil homme à toute espèce de vice (Cor. 3,9), ainsi appelle-t-il corps du vieil homme cet ensemble de malice formé des diverses formes du péché. Et pour que vous ne preniez point ceci pour une conjecture, écoutez Paul s’expliquant lui-même dans ce qui suit. Car après avoir dit « Afin que le corps du péché soit détruit », il ajoute : « Et que désormais nous ne soyons plus esclaves du péché ». Je veux que l’homme soit mort au péché, non en ce sens qu’il cesse de vivre et meure réellement, mais en ce sens qu’il ne pèche plus, Et allant plus loin, il dit encore plus clairement : « Attendu que celui qui est mort, est justifié du péché (6, 7) ». Et il dit de tout homme : Que comme celui qui est mort, cesse enfin de pécher puisqu’il est étendu sans vie, ainsi en doit-il être de celui qui sort du baptême, parce que, étant mort là une fois ; il doit rester mort au péché boute sa vie.
2. Si donc vous êtes mort dans le baptême, restez mort : car quiconque est mort, ne peut plus pécher ; et si vous péchez encore, vous gâtez le don de Dieu. Après avoir exigé de nous une si ; grande sagesse, il nous montre aussitôt la couronne ; en, disant : « Si donc nous sommes morts avec le Christ ». Avant le dernier couronnement, c’est déjà une très-belle couronné d’étre en communauté avec le maître. Et pourtant, nous dit-il, je vous propose une autre récompense, laquelle ? La vie éternelle : « Nous croyons que nous vivrons aussi avec lui ». Et quelle en est la preuve ? « Sachant bien que le Christ, ressuscité des morts, ne meurt plus ». Voyez encore la ténacité de Paul et comme il prouve ceci par les contraires ! Comme il était probable que ces doctrines de croix et de mort jetteraient le trouble chez quelques-uns, il démontre que c’est là même, qu’il faut puiser des motifs de confiance. N’allez pas vous imaginer, leur dit-il, que parce qu’il est mort une fois, le Christ soit mortel ; c’est pour cela même qu’il reste immortel ; car sa mort est devenue la mort de la mort : c’est parce qu’il est mort qu’il ne meurt plus ; puisque, par cette mort : « Il est mort pour le péché (8-10) ». Qu’est-ce que cela veut dire : « Pour le péché ? » Cela veut dire que, n’ayant pas commis le péché, il est mort pour les nôtres. Il est mort pour détruire le péché, pour briser ses nerfs et toute sa puissance.
Voyez-vous comme il les épouvante ? Car si le Christ e meurt pas une seconde fuis, il n’y pas de second baptême ; et s’il n’y a pas de second baptême, ne vous laissez plus aller au péché. Il dit tout cela pour combattre cette