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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/326

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HOMÉLIE XVI.


JE DIS LA VÉRITÉ DANS LE CHRIST, JE NE MENS PAS, MA CONSCIENCE ME RENDANT TÉMOIGNAGE PAR L’ESPRIT-SAINT. (IX, JUSQU’A LA FIN DU CHAPITRE)

Analyse.

  • 1. Nouvelle et plus grande preuve encore de l’amour que saint Paul avait pour Jésus-Christ. – Comment il désirait d’être anathème pour ses frères ou plutôt pour Jésus-Christ lui-même.
  • 2. C’était par ce désir de faire cesser les blasphèmes des Juifs contre Dieu, et par conséquent par amour pour Dieu que saint Paul souhaitait d’être anathème.
  • 3. Les Juifs reprochaient à Dieu de ne pas accomplir les promesses faites à leurs pères ; saint Paul leur répond que les promesses de Dieu se sont au contraire parfaitement accomplies.
  • 4. Ce ne sont pas ceux qui descendent d’Abraham selon la chair, qui sont ses enfants et lis enfants de Dieu, mais ceux qui naissent en vertu de la promesse.
  • 5. Pourquoi Dieu a-t-il fait aux Juifs des promesses quand il prévoyait qu’ils se rendraient indignes d’en recevoir l’accomplissement ? – Saint Paul répond à cette objection non pas en expliquant ce mystère, mais en proposant à son tour des questions dont ses adversaires ne peuvent donner la solution.
  • 6. Dieu seul connaît ceux qui sont dignes, lui seul choisit et connaît les motifs de son élection. 7. Qu’il ne faut pas demander de comptes à Dieu.
  • 8. Que Dieu ne détruit pas le libre arbitre.
  • 9. Mystère de la vocation des Gentils conforme à la gloire de Dieu et prédit par les prophètes.

10. C’est parce que les Juifs avaient l’attention tournée vous les prescriptions de Moisa, qu’ils se sont heurtés contre la pierre, parce qu’ils se sont obstinés à chercher leur salut dans leur loi, au lieu de le demander à la foi en Jésus-Christ.
1. N’avez-vous pas trouvé magnifique, au-dessus de la nature, ce que je vous ai dit, dans la dernière instruction, sur l’amour de Paul envers le Christ ? C’est en effet quelque chose de grand en soi et qui surpasse toute expression ; et cependant ce qu’il dit aujourd’hui le dépasse encore autant que ce que nous disions hier est au-dessus de nos pensées. Je ne croyais pas qu’on pût rien dire de plus, et néanmoins ce qu’on vient de lire aujourd’hui m’a semblé bien plus éclatant que tout le reste ; et l’apôtre, en ayant la conscience, l’a déclaré dès le début, comme devant aborder un sujet plus élevé et exciter l’incrédulité chez un grand nombre. Il commence donc par attester ce qu’il va dire ; c’est l’usage ordinaire de ceux qui ont à communiquer des choses incroyables pour la multitude, et dont ils sont eux-mêmes pleinement convaincus. « Je dis la vérité et je ne mens pas ; et ma conscience me rend témoignage, qu’il y a une grande tristesse en moi et une douleur continuelle dans mon cœur. Car je désirais ardemment d’être moi-même anathème à l’égard du Christ ». (1-3)
Que dites-vous, Paul ? Ce Christ que vous aimez, dont ni le ciel, ni l’enfer, ni les choses visibles, ni les choses invisibles, ni tant d’autres choses, ne pourraient vous séparer, vous voudriez être anathème à son égard ? Qu’est-il donc arrivé ? Êtes-vous changé ? Avez-vous perdu cet amour ? Non, répond-il, ne craignez rien ; je l’ai plutôt augmenté. Comment donc désirez-vous être anathème, et demandez – vous un éloignement, une séparation après laquelle il n’y en a plus de possible ? Parce que je l’aime ardemment, dit-il. Comment ? de quelle manière ? dites-le-moi ; car cela ressemble fort à une énigme. Mais d’abord, s’il vous plaît, apprenons ce que c’est que l’anathème, puis nous l’interrogerons là-dessus, et nous comprendrons ce mystérieux, ce prodigieux amour.
Qu’est-ce donc que l’anathème ? Écoutons-le dire : « Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur