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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/418

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est détestable » ; et : « C’est une chose précieuse devant le Seigneur que la mort de ses saints ». (Ps. 115,15)
Lisez sans cesse ce livre, voilà comment vous vous instruirez ; chacune de ces paroles contient un océan, un abîme sans fond de pensées. Mais nous ne faisons que les traverser en courant ; si vous vouliez fixer votre attention star ses paroles, vous y trouveriez de riches trésors. Elles peuvent réprimer les œuvres coupables. En condamnant l’envie, la douleur, l’abattement hors de propos, en recommandant de regarder comme rien : richesses, tribulations, pauvreté, vie même, elles vous affranchissent de toutes les passions. Pour tous ces bienfaits, rendons grâces à Dieu et mettons la main sur ce trésor : « Pour posséder l’espérance, par la patience et la consolation des Écritures », pour jouir des biens à venir ; puissions-nous tous entrer dans ce partage, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, la puissance, l’honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXIX.


POUR MOI, MES FRÈRES, JE SUIS PERSUADÉ QUE VOUS ÊTES PLEINS DE CHARITÉ, QUE VOUS ÊTES REMPLIS DE TOUTES CONNAISSANCES, ET QU’AINSI VOUS POUVEZ VOUS INSTRUIRE LES UNS LES AUTRES. (XV, 14, JUSQU’A 24)

Analyse.

  • 1. De l’édification des fidèles les uns par les autres ; de l’instruction qu’ils peuvent se donner mutuellement. – Des grands ménagements que prend saint Paul, en réprimandant les fidèles.
  • 2. Du sacerdoce, de l’oblation ; comment l’oblation peut-elle devenir agréable à Dieu ? – Attention de saint Paul à ne pas prêcher où d’autres apôtres l’avaient devancé.
  • 3. Raisons qui ont retardé son voyage à Rome. – Amour paternel de l’apôtre polir les fidèles.
  • 4 et 5. De la bonté chez les pasteurs. – Exemples tirés des Écritures. – De l’obéissance due aux conducteurs des peuples.


1. Il avait dit : « Tant que je serai l’apôtre des gentils, je glorifierai mon ministère » ; il avait dit : « Vous devez craindre que Dieu ne vous épargne pas non plus » (Rom. 11,13, 21) ; il avait dit : « Ne soyez point sages à vos propres yeux » (Id. 12,16) ; il avait encore dit : « Vous donc, pourquoi condamnez-vous votre frère ? » et : « Qui êtes-vous pour « oser condamner le serviteur d’autrui ? » (Id. 14,10, 4) et il avait fait entendre bien d’autres paroles semblables. Donc il ne pense plus qu’à adoucir la rudesse qu’il a souvent montrée, et ce qu’il a dit en commençant il le reprend pour finir. En commençant, il avait dit : « Je rends grâces à mon Dieu pour vous tous, de ce qu’on parle de votre foi dans tout le monde » (Id. 1,8) ; ici : « Je suis persuadé que vous êtes pleins de charité, et qu’ainsi vous pouvez vous instruire les uns les autres », et ce compliment dit plus que l’autre. Il n’y a pas : J’ai appris, mais : « Je suis persuadé », ce qui veut dire, je n’ai pas besoin d’apprendre de la bouche d’un autre ; mais : « Pour moi, je suis persuadé », moi qui réprimande, moi qui accuse, « Que vous êtes pleins de charité ». Cet éloge répond à l’observation