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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 10, 1866.djvu/635

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CHAPITRE VI. MES FRÈRES, SI QUELQU’UN EST TOMBÉ PAR SURPRISE EN QUELQUE PÉCHÉ… (1).

Analyse.

  • 1. Corriger avec douceur. – S’entre-supporter. – Croire qu’on n’est rien.
  • 2. Devoir de celui qui enseigne.
  • 3. Semer pour recueillir. – Paul dictait ses lettres à un secrétaire.
  • 4. Paul ne se glorifie que de la croix. – Combien est grande la puissance de la croix.


1. Comme sous l’apparence du reproche ils satisfaisaient leurs passions, et semblaient agir ainsi pour punir les péchés, tandis qu’en réalité ils voulaient établir leur domination, il leur dit : « Mes frères, si quelqu’un est tombé par surprise en quelque péché ». Il n’a pas dit : Si quelqu’un a commis quelque péché, mais : « Si quelqu’un est tombé par surprise », c’est-à-dire, s’il a été entraîné. « Vous autres, qui êtes spirituels, ayez soin de le relever ». Il n’a pas dit : Punissez-le, ni : Condamnez-le, mais : Redressez-le. Et même il ne s’en est pas tenu là, mais il leur montre qu’ils doivent témoigner la plus grande bienveillance à ceux qui ont fait un faux pas, et ajoute : « Ayez soin de le relever dans un esprit de douceur ». Il n’a pas dit : Avec douceur, mais : « Dans un esprit de douceur », pour montrer que cela plaît à l’Esprit, et que c’est un don de l’Esprit que de pouvoir redresser avec modération ceux qui ont péché. Ensuite, afin de prévenir tout mouvement d’orgueil chez celui qui redresse les autres, il lui tait partager la même crainte et dit : « Chacun de nous faisant réflexion sur soi-même, et craignant d’être tenté aussi bien que lui ». Ceux qui sont riches apportent de quoi payer l’écot de ceux qui sont dans le besoin, afin d’être traités de la même manière, s’il leur arrivait de tomber dans la même gêne : imitons leur conduite. Aussi leur en fait-il une nécessité : « Chacun de vous faisant réflexion sur soi-même, et craignant d’être tenté aussi bien que lui… ». Il prend la défense du pécheur d’abord, en disant : « Si quelqu’un est tombé par surprise », ce qui est une expression adoucie pour indiquer la grande faiblesse du pécheur ; ensuite en ajoutant : « Chacun craignant d’être tenté aussi bien que lui », ce qui attribue la chute du pécheur à la malignité du démon plutôt qu’à la lâcheté de l’âme.
« Portez les fardeaux les uns des autres… « (2) ». Comme il n’est pas possible qu’on soit homme et sans défauts, il les engage à n’y pas regarder de trop près quand il s’agit des péchés des autres, et à supporter les défauts du prochain, pour qu’on supporte aussi les leurs. Il en est du corps de l’Église comme d’un corps de constructions : toutes les pierres ne conviennent pas à la même place : l’une sera bien dans les angles, mais non dans les fondations ; l’autre sera bien dans les fondations, mais non dans les angles. Nous retrouvons la même organisation dans notre propre corps. Et cependant les différentes parties qui composent le tout, s’adaptent bien entre elles, et nous n’exigeons pas de chacune le même genre de service. C’est cet ensemble de parties et de fonctions différentes qui constitue un corps et un édifice. « Et ainsi vous accomplirez ensemble la loi de Jésus-Christ ». Il n’a pas