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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 4, 1864.djvu/137

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HOMÉLIES SUR PRISCILLE & AQUILA







PREMIÈRE HOMÉLIE.

AVERTISSEMENT.

Nous n’avons pu découvrir, dans ces deux homélies, presque rien qui nous indique à quelle époque elles ont été prononcées. La seule chose que nous puissions dire, en nous appuyant sur une conjecture assez probable, c’est qu’il est vraisemblable qu’elles l’ont été à Antioche. En effet, de ce que l’orateur dit en quelques passages sur les prêtres de la ville où il était, on peut arguer, ce semble, qu’il n’était encore que simple prêtre ; mais l’endroit le plus significatif, c’est an paragraphe cinq de la seconde homélie, quand il réprimande ses auditeurs, les uns pour les injures et les paroles outrageantes qu’ils proféraient contre les prêtres, et les autres pour entendre ces mauvais propos sans les réprimer ; il leur dit alors : Quoi de plus heureux qu’eux et quoi de plus infortuné que nous ? puisqu’ils ont donné leur sang, leur vie, pour ceux qui les ont instruits, et que souvent nous n’osons pas même proférer le moindre mot en faveur de nos pères communs, ύπὲρ τῶν χοινῶν παἑτερων, mais que lorsque nous les entendons outrager et lâchement insulter tant par nos proches que par les étrangers, nous ne fermons pas la bouche à ceux qui parlent ainsi, nous ne nous opposons pas, nous ne les reprenons point. Il ne semble assurément pas que ce soient là les paroles de Chrysostome, déjà évêque de Constantinople ; car s’il eût déjà été évêque, il n’aurait pas appelé pères communs, ces prêtres qu’on insultait ; il est plus vraisemblable que, voyant accabler d’injures les prêtres de l’Église d’Antioche, plus vieux que lui, il les considère comme ses pères, et leur en donne le nom. En outre Chrysostome, dans ces deux homélies, s’attache à démontrer, comme dans beaucoup d’autres discours, que les titres des livres, les noms propres, les salutations, et, jusqu’aux moindres particules de l’Écriture sainte, ne sont pas superflues, et doivent être examinées à fond ; or, lorsqu’au début de la seconde homélie il fait mention de ces titres et de ces noms propres en disant : Αρα ἐμἁθετε χαἰ ἐπιγραφές και ονόματα και ψιλής περιεργάζεσθαι προσρήσεις ; N’avez-vous pas appris à scruter les titres, les noms propres, et les simples formules de salutation ? Il semble bien faire allusion à huit homélies qu’il avait prononcées à Antioche, quatre sur le titre des Actes des Apôtres et sur d’autres de l’Écriture sainte, et quatre sur les noms propres et leurs changements. C’est donc encore une raison de croire que les deux homélies suivantes ont été prononcées dans cette même ville ; car il est bien clair qu’il s’adresse au même peuple qui avait entendu les homélies que Chrysostome rappelle.

ANALYSE.

1° Il n’y a rien de superflu dans l’Écriture sainte. D’où sont nées les hérésies. 2° Ce qu’il faut considérer dans la salutation en question. Paul salue des ouvriers et des pauvres. Ce qui fait la noblesse. Il ne faut pas blâmer le mariage. Ce ne sont pas seulement les paroles des saints qui sont instructives, mais encore leur vie. – 3° Péroraison du discours et exhortation morale au travail des mains. Nous ne devons pas avoir honte du travail et de la condition d’artisan.

1. Il en est, je pense, plusieurs parmi vous qui s’étonnent du passage de l’Apôtre qu’on vient de vous lire, ou plutôt, qui considèrent cette partie de son épître comme accessoire et superflue, parce qu’elle ne contient qu’une succession continuelle de salutations. Aussi, quoique j’eusse aujourd’hui jeté mes vues d’un autre côté, je renonce à ce premier sujet, et je me dispose à aborder celui-ci, pour vous apprendre que dans les saintes Écritures rien n’est superflu, rien n’est accessoire, fût-ce un seul iota, un seul accent, et qu’une simple salutation nous