Aller au contenu

Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 7, 1865.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

AVERTISSEMENT.

I.


Les homélies de saint Chrysostome sur saint Matthieu, au nombre de quatre-vingt-dix, ont toutes été prononcées à Antioche, sans qu’on puisse déterminer d’une manière précise en quel temps elles le furent. On a fait des conjectures. On a dit : saint Chrysostome passa toute l’année 388 à parler contre les jurements, notamment dans les homélies sur les Statues ; or, dans tout le Commentaire sur saint Matthieu, c’est à peine s’il en parle deux fois et encore sans insister ; donc, les habitants d’Antioche s’étaient corrigés et ne juraient plus ou presque plus à l’époque où se prêchèrent les homélies sur saint Matthieu ; il faut donc rapporter ces homélies aux dernières années que saint Chrysostome passa dans la ville d’Antioche, c’est-à-dire entre 390 et 398. -
Ces quatre-vingt-dix homélies ont, de tout temps, été regardées non seulement comme le chef-d’œuvre de saint Chrysostome, mais même comme ce qu’il y a au monde de plus complet et de plus excellent sur la morale chrétienne. Là, toutes les vertus, avec la manière de les acquérir et de les pratiquer ; tous les vices, avec les moyens à mettre en œuvre pour les éviter et s’en corriger, sont définis, décrits, expliqués : là, rien n’est omis de ce qui concerne la vie sainte et la vie vicieuse, pour attirer à l’une et éloigner de l’autre. Nulle part saint Jean Chrysostome n’a montré tant d’invention, tant d’éloquence, tant de sagacité dans la formation des mœurs. C’est pourquoi saint Thomas d’Aquin disait, au rapport de Papire-Masson (De Romanis pontif., in Joanne XXI), qu’il attachait plus de prix à l’ouvrage de saint Chrysostome sur saint Matthieu, qu’à la possession de toute la ville de Paris.