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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/151

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fait le portrait d’un roi, recevait les louanges des ignorants. D’ailleurs, l’homme qui agit en vue de la gloire humaine, abandonnera bien vite la pratique de la vertu. En effet, s’il aspire aux louanges des hommes, il fait ce qu’ils veulent, et non ce qu’il voudrait lui-même. Que vous conseillerai-je donc ? Je vous conseillerai de vous attacher à Dieu, de vous contenter de ses louanges, de faire tout ce qui lui plaît, de faire le bien, et de n’aspirer nullement aux louanges des hommes : car elles corrompent le jeûne, l’aumône et la prière, et rendent vaines toutes vos bonnes actions ; pour n’avoir pas à essuyer ce dommage, fuyons cette passion. Ne visons qu’aux louanges de Dieu, à son approbation, et à la bonne renommée qui nous vient du Seigneur commun des hommes, de sorte qu’après avoir passé la vie présente dans la vertu, nous jouissions des biens promis avec ceux qui aiment, Dieu, par la grâce et la bienveillance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui soient au Père et à l’Esprit-Saint, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il !

HOMÉLIE XXIX.


PAUL S’ÉTANT LEVÉ, ET AYANT FAIT SIGNE DE LA MAIN POUR IMPOSER SILENCE, DIT : « HOMMES D’ISRAËL, ET CEUX, D’ENTRE VOUS QUI CRAIGNEZ DIEU, ÉCOUTEZ : LE DIEU DE CE PEUPLE A CHOISI NOS PÈRES, ET IL A EXALTÉ CE PEUPLE PENDANT SON SÉJOUR DANS LA TERRE D’ÉGYPTE, ET PAR LA PUISSANCE DE SON BRAS L’A TIRÉ DE CETTE TERRE ». (CHAP. 13, VERS. 16 ; 17, JUSQU’AU VERS. 41)

ANALYSE.

  • 1 et 2. Discours de saint Paul aux habitants d’Antioche de Pisidie. – Commentaire sur la véritable mission de Jésus comme Messie : Témoignage de David, de Jean-Baptiste. – Vanité de la loi Mosaïque depuis la venue de Jésus.
  • 3. De la piété. – Inutilité d’écouter les instructions si on n’en profite pas pour avancer dans la vertu.
  • 4. Remèdes contre les vices, tirés de l’Écriture sainte : Contre la colère, l’orgueil. – L’Écriture fournit des exemples de toutes les vertus. – Un seul vice suffit pour se perdre. – Manière de dompter ses passions en s’y exerçant.


1. Remarquez que Barnabé cède le pas à Paul ; comme Jean le cède partout à Pierre. Barnabé avait amené. Paul de Damas, il était plus vénérable que lui ; mais les apôtres ne considéraient que l’avantage commun. « Paul s’étant levé et ayant fait signe de la main pour imposer silence ». C’était l’usage des Juifs. C’est pour cela qu’il s’adresse ainsi à eux. Remarquez comme il fraie la route à la parole : il les loue d’abord, et leur montre le grand intérêt, qu’il leur porte en disant : « Qui craignez Dieu ». Ensuite il commence son discours. Il ne dit pas les prosélytes ; c’était un nom malheureux. « Le Dieu de ce peuple a choisi nos pères ». Voyez, il appelle, lui aussi, comme Étienne, le Dieu commun des hommes, leur Dieu particulier, et leur montre les immenses bienfaits qu’ils ont reçus autrefois. Les apôtres agissent ainsi, pour faire comprendre aux Juifs que Dieu, en leur envoyant son Fils, n’a fait que mettre le comble aux bienfaits dont il les a toujours comblés. Exprimant la même pensée que le Christ dans la parabole de la vigne (Lc. 20,13), il dit : « Il a exalté le peuple pendant son séjour dans la terre d’Égypte, et par la puissance de son bras, il l’a tiré de cette terre ». Cependant le contraire était arrivé[1], mais ils devinrent

  1. C’est-à-dire, si je ne me trompe, Dieu les tira de l’Égypte pour les conduire dans la terre promise ; mais le contraire arriva à cause de leur iniquité, car ils périrent presque tous dans le désert.