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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/173

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homme, par Élie qui est monté au ciel, et par tous ceux qui y monteront à leur tour. Leur corps ne leur a pas fait obstacle pour habiter le ciel, tandis que les démons n’ont pu y rester, quoiqu’ils fussent immatériels. Ainsi, que personne ne se tourmente et ne s’irrite contre les obstacles de sa nature, mais contre ceux de sa volonté ! Il a dégénéré d’un être incorporel, ce lion terrible dont il est dit : « Le diable, notre adversaire, tourne autour de nous comme un lion rugissant, cherchant qu’il pourra dévorer ». (1Pi. 5,8) Nous, malgré nos corps, nous devenons des anges. Celui qui trouve une substance précieuse et qui la dédaigne parce qu’il ne s’y connaît pas, se fait beaucoup de tort à lui-même, qu’il s’agisse d’huîtres à perles, de coquilles à pourpre ou de toute autre chose semblable ; de même, si nous ignorons notre nature, nous la dédaignons complètement ; mais si nous la connaissons, nous y donnons toute notre attention et nous en retirons un grand avantage. Elle nous fait avoir des vêtements royaux, une demeure royale ; nous devenons rois nous-mêmes, et en nous tout est royal. N’abusons donc point de notre nature pour notre perte ; Dieu nous a faits un peu inférieurs aux anges (Ps. 8,6, et Héb. 2,7) ; c’est-à-dire qu’il nous a faits mortels, mais il nous a indemnisés de cette légère infériorité. Ainsi, rien ne nous empêche d’être des anges, dès à présent, si nous le voulons. Veuillons-le donc, veuillons-le, et, si nous parvenons à nous transformer ainsi, rapportons-en la gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il !

HOMÉLIE XXXIII.


APRÈS QU’ILS SE FURENT TU, JACQUES PRIT LA PAROLE ET DIT : « FRÈRES, ÉCOUTEZ-MOI. – SIMÉON VOUS A RACONTÉ COMMENT DIEU A SONGÉ D’ABORD À PRENDRE CHEZ LES GENTILS UN PEUPLE CONSACRÉ A SON NOM : – ET IL EST D’ACCORD AVEC LES PAROLES DES PROPHÈTES ». (CHAP. 15, VERS. 13, 14, 15, JUSQU’AU VERS. 34)

ANALYSE.

  • 1 et 2. Discours de saint Jacques au concile de Jérusalem, et lettre du concile aux chrétiens d’Antioche.
  • 3 et 4. Il ne se fait aucun bien ici-bas qu’il ne soit mélangé de quelque mal. – Qu’il est facile même pour un païen de distinguer l’Église véritable des sectes hérétiques.


1. Jacques était évêque de l’église de Jérusalem ; aussi parle-t-il le dernier, et ainsi se trouve accompli ce passage de l’Écriture : « Toute parole sera établie par la bouche de deux ou trois témoins ». (Deut. 17,6) Remarquez avec quelle sagesse il fonde son avis sur les nouveaux et les anciens prophètes ; en effet, il ne pouvait pas citer ses œuvres personnelles, comme Pierre et comme Paul.
Aussi, la Providence avait-elle tout bien disposé pour que les travaux dont il s’agissait fussent l’ouvrage des apôtres qui ne devaient pas résider à Jérusalem, et que Jacques qui enseignait dans cette ville, n’y eût pas de part, mais ne fût pas d’un avis opposé. Que dit-il ? « Frères, écoutez-moi : Siméon vous a raconté… » Quelques personnes pensent que ce Siméon est celui dont saint Luc a parlé ; d’autres