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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/189

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a imposé la nécessité du travail. Le repos prolongé nuit à tout ce qui existe et à notre corps lui-même. Si l’œil est inactif, de même que la bouche, l’estomac ou toute – autre partie du corps, celui-ci est bientôt réduit à l’extrémité, mais cela est surtout vrai pour l’âme. Du reste, ce n’est pas seulement l’oisiveté qui est nuisible, mais aussi toute occupation mal choisie. Les dents souffrent si elles ne broient rien, mais elles s’émoussent si elles cherchent à broyer ce qui est trop dur. De même l’âme s’affaiblit, soit qu’elle reste inactive, soit qu’elle se livre à des occupations qui ne lui conviennent pas. Nous devons donc fuir ces deux écueils : l’oisiveté et les actions plus nuisibles que l’oisiveté. Quelles sont-elles ? Celles qui inspirent l’avarice ; la colère, la calomnie, les disputes, le meurtre, la jalousie et tous les autres vices. Voilà ce que nous ne devons pas faire, tandis que nous devons rechercher de toute notre force les actions inspirées par les vertus, afin d’obtenir les biens qui nous sont promis, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance et honneur, maintenant et à jamais, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXXVI.


VERS MINUIT, PAUL ET SILAS S’ÉTANT MIS EN PRIÈRE, CHANTAIENT A LA LOUANGE DE DIEU, ET LES PRISONNIERS LES ENTENDAIENT. – TOUT À COUP IL SE FIT UN SI GRAND TREMBLEMENT DE TERRE, QUE LES FONDEMENTS DE LA PRISON EN FURENT ÉBRANLÉS ; TOUTES LES PORTES S’OUVRIRENT EN MÊME TEMPS, ET LES LIENS DE TOUS LES PRISONNIERS FURENT ROMPUS. (CHAP. 16, VERS. 25, 26, JUSQU’À LA FIN DU CHAPITRE)

ANALYSE.

  • 1 et 2. Paul et Silas sont délivrés de leur prison par un tremblement de terre. – Le geôlier de la prison se convertit.
  • 3. Qu’il faut prier la nuit : – Ce que c’est que prier en vérité.


1. Que peut-on trouver d’égal à leurs âmes ? Battus de verges, ils étaient couverts de blessures, ils avaient subi mille injures, encouru les plus grands dangers, ils étaient attachés au fond d’un cachot ; or, même dans cet état, ils ne songeaient pas au sommeil ; ils veillaient, au contraire. Voyez tout l’avantage des tribulations ! tandis que nous autres, couchés dans des lits moelleux, à l’abri de tout danger, nous dormons toute la nuit. Peut-être leur position même les excitait-elle à veiller. Ils ne cédèrent point à la tyrannie du sommeil, à l’accablement de la douleur, à l’abattement de la crainte ; tout cela, au contraire, les animait et les réjouissait. « Vers minuit, ils priaient et chantaient les louanges de Dieu ; les prisonniers les entendaient ». C’était pour eux une chose nouvelle et étonnante. « Tout à coup il se fit un si grand tremblement de terre, que les fondements de la prison en furent ébranlés ; toutes les portes s’ouvrirent en même temps et les liens de tous les prisonniers furent rompus ». La terre trembla afin que le geôlier fût éveillé, et les portes s’ouvrirent pour rendre le miracle plus frappant, mais les autres prisonniers ne s’en aperçurent pas, car