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Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 9, 1866.djvu/225

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particulier la grande déesse Diane, ainsi que le Diopétès ? » Cela tout d’abord éteignit leur fureur. « Le Diopétès ». Il ajoute ces mots pour plus de précision. C’était un autre temple qu’on nommait le Diopétès. Ou bien on appelait de ce nom l’idole de Diane pour signifier que cette argile venait de Jupiter, et n’avait pas été fait de la main d’un homme ; ou bien une autre statue s’appelait ainsi chez eux. « Puisque nul ne peut contredire ces choses, vous devez vous apaiser et ne rien faire avec précipitation. Vous avez emmené ces hommes qui ne sont pas sacrilèges et ne blasphèment pas – votre déesse a (32-37 ». Tout cela était pur mensonge, mais il parlait ainsi au peuple pour l’apaiser. « Si donc Démétrius et les ouvriers qui sont avec a lui ont lieu de se plaindre de quelqu’un, il a se tient des audiences sur la place, il y a des proconsuls, que la cause leur soit déférée. Si vous vous plaignez de quelqu’autre chose, « on réglera tout dans une assemblée légitime. « Nous sommes en danger de nous entendre accuser de la sédition pour ce qui s’est passé aujourd’hui, sans aucun motif que nous a puissions présenter comme étant la raison « de ce tumulte. Par ces paroles, il dissipa l’assemblée (38-40). » Il dit : « l’assemblée légitime », parce qu’il y avait en effet trois assemblées chaque mois. Cette assemblée était illégitime. Il les épouvante en disant : « Nous a sommes en danger d’être accusés de sédition ».
Mais reprenons. « Lorsque toutes ces choses eurent été accomplies », dit l’auteur, « Paul, inspiré par l’Esprit-Saint, résolut d’aller à Jérusalem, en passant par la Macédoine et a l’Achaïe ». Il n’agit plus ici par des raisons humaines ; mais c’est par l’inspiration de l’Esprit qu’il se décide à passer par ces pays. C’est là ce que signifie se décida », et c’est le sens du mot. L’auteur ne dit pas pour quelle cause Paul envoie Timothée et Eraste ; il me semble que cette détermination est prise aussi par « l’inspiration de l’Esprit-Saint ». Il est dit de même ailleurs : « C’est pourquoi n’y tenant plus, nous avons préféré rester seul à Athènes ». (1Thes. 3,1) Il envoya donc deux de ses ministres pour annoncer son arrivée et ranimer le zèle des disciples. C’est, en Asie qu’il demeure le plus longtemps, et c’est avec raison. Là, en effet, se trouvait une foule de philosophes. Et lorsqu’il fut au milieu d’eux, il discutait avec eux comme d’habitude. En effet il y avait là beaucoup de superstition. « Démétrios », dit l’auteur, « un orfèvre, ayant rassemblé les ouvriers de ce métier, leur dit : « Hommes, vous savez, vous voyez, vous apprenez (tant le fait était notoire) que ce Paul a persuadé et converti une grande foule ». S’il a persuadé, il n’a pas usé de violence, c’est ainsi qu’il faut persuader une ville. Ensuite il amène ce qui le touche de près, et ajoute : « Il a persuadé que ce ne sont pas des dieux que ceux qui sont faits par la main des hommes ». Qu’est-ce à dire ? C’est-à-dire ; il renverse notre art. Et de peur qu’ils ne réfléchissent et ne disent : Si un homme seul fait de telles choses, et s’il a une telle puissance, il faut se laisser persuader par lui, Démétrius ajoute : « Que toute l’Asie et la terre vénèrent ». Ils croyaient que leur voix les défendrait contre l’Esprit-Saint, ces païens, ces enfants, pour mieux dire. Nous tirons, dit-il, notre subsistance de ce métier. Et si vous tirez votre subsistance de ce métier, comment un homme simple a-t-il pu persuader à tant de monde de renoncer à cette superstition ? Comment a-t-il prévalu contre une coutume si invétérée ? Que dit-il ? Ce qu’il dit, ce qu’il fait, n’est pas le fait de Paul, n’est pas l’œuvre d’un homme. Il lui a suffi de dire : « Ce ne sont pas des dieux ». S’il a été si facile de trouver le défaut de cette impiété, il fallait la condamner dès longtemps ; si elle eût été forte, elle n’eût pas dû être si vite anéantie. « Là », dit-il, « ne se borne pas notre danger ». Il ajoute cela pour faire entendre quelque chose de plus grave. « Lorsqu’ils l’eurent entendu, ils furent remplis de fureur, et ils criaient : La Diane des Éphésiens est grande ». Dans chaque ville il y avait des dieux particuliers. Tel était l’état de leur esprit, qu’ils croyaient par leurs cris rétablir son culte et détruire ce qui venait de s’accomplir.
3. Voyez cette foule confuse. « Comme Paul », dit l’auteur, « voulait aller vers le peuple, les disciples s’y opposèrent ». Paul voulait donc aller vers le peuple pour lui parler ; car il saisissait les temps de persécution pour instruire. Mais les disciples ne le permirent pas. Remarquez partout de quel soin prévoyant on l’entoure. Et dès le commencement ils l’emmenèrent, de peur qu’il ne reçût quelque coup mortel. Quoiqu’ils lui aient entendu dire qu’il doit voir Rome, cependant ils l’empêchent de sortir. C’est par l’action de la